Synthèse des 507 commandes (neuves) de Rafale (234 pour la France et 273 pour l’export au 31/08/2024) :
- France : 234 (dont 12 appareils de l’Armée de l’Air revendus à la Grèce et 12 autres à la Croatie)
- Egypte (2015 et 2021) : 55
- Qatar (2015 et 2018) : 36
- Inde (2016) : 36 (Indian Air Force) + 26 en attente de conformation de commande (Indian Navy)
- Grèce (2021 et 2022) : 12 + 12 (pris à l’Armée de l’Air française)
- Croatie (2021) : 12 (également prélevés sur le parc de l’Armée de l’Air française)
- Emirats Arabes Unis (2022) : 80
- Indonésie (2022) : 42
- Serbie (2024) : 12
Au 30 juin 2024, il reste 223 Rafale neufs à livrer par Dassault Aviation :
- France : 64 appareils.
- Export : 159 appareils.
En attente d’une commande ferme (dont versement d’un 1er acompte) :
- Inde (Indian Navy) : 26
- Serbie : 12
Historique des commandes en France
Des choix politiques et budgétaires pas toujours simples
25 ans après le lancement du programme, il y a eu 10 ans de décalage des commandes et une baisse de 50% du nombre d’appareils pour l’Armée de l’Air. Ainsi, le premier Rafale “Air” est livré en 2006, au lieu de 1996.
En 1991, la première quantité est fixée à 276 appareils pour l’Armée de l’Air et 60 pour la Marine. Cependant, en 1998, la dotation chute à 225 et 40 pour la Marine. Enfin, la LPM(*) 2019-2025 fixe à 185 le nombre de Rafale et 40 pour la Marine. Avec la modernisation de 55 Mirage 2000D (lancée tardivement en 2016), le passage au tout Rafale ne se fera pas avant 2035 !
En 2021, les commandes françaises portent sur 192 Rafale. 63 biplaces, 69 monoplaces et 48 Marine (Tranche 1 à 4), auxquels s’ajoutent 12 appareils commandés en 2021 (Tranche 4+). Compte tenu des livraisons, des pertes et des appareils d’essais(**), la France compte 143 Rafale en 2019.
(*) Loi de Programmation Militaire. (**) 152 livrés, dont 5 appareils perdus, 4 avions d’essais en vol, 1 cellule au CEAT.
Début 2023, la LPM 2024/2030 projette un parc Rafale de 137 appareils l’Armée de l’Air et 41 pour la Marine Nationale. Il faudra finalement attendre 2024 pour obtenir une commande supplémentaire de 42 appareils …
1ère Tranche (commandée en 1997) : 13 Rafale
- M1 (essais en vol – livraison en septembre 1999)
- M2 à M10 (livraisons entre juillet 2000 et novembre 2002)
- B301 et 302 (essais en vol)
- C101 (essais en vol)
A noter, le cas particulier des Rafale M2 à M10 qui furent mis sous cocon entre 2008 et 2013. Initialement livrés au standard F1, tous ont été rétrofités au standard F3 et (re)livrés à la Marine entre 2014 et 2018. Ce programme de modernisation, approuvé en 2009, s’estime à 300 millions d’euros. Par ailleurs, il regroupe différents industriels et organismes d’Etat tels que le Service industriel de l’aéronautique (SIAé), la Marine nationale et la Structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de la défense (SIMMAD).
2e tranche (commandée en 1999) : 48 Rafale de décembre 2004 à novembre 2008
- B303 à B327
- C102 à C108
- M11 à M26
- 100% des appareils mis à jour au Standard F3 (septembre 2010)
3e tranche (commandée en 2004) : 59 Rafale de septembre 2008 à juin 2013
- B328 à B338
- C109 à C144
- M27 à M38
4e tranche (commandée en 2009) et 4e tranche “+” (commandée en 2021) : 60 Rafale + 12 supplémentaires de septembre 2013 à 2026
- B339 à B363 (Tranche 4). Dernier appareil livré : B365 en février 2024.
- C145 à C169 (Tranche 4). Dernier appareil livré : le C161 en juin 2024. A noter que le C157 devient un appareil d’essais en vol.
- M39 à M48 – Le M47 est immobilisé jusqu’en 2029 pour des essais. Dernier appareil livré : le M46.
Suite au projet de Loi de Programmation Militaire de 2013, les livraisons à la France ralentissent dés 2017 et reprennent fin 2022.
A cette commande, s’ajoutent 12 Rafale en janvier 2021. L’objectif est de compenser le prélèvement de 12 appareils à l’inventaire de l’Armée de l’Air afin d’équiper la Grèce. L’enveloppe budgétaire serait de 1,4 milliards d’euros (source). Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation et Florence Parly, ministre des Armées, signent le contrat d’acquisition le 29 janvier 2021.
5e tranche (commandée en 2024) : 42 Rafale monoplaces à partir de 2027
Conformément à la promesse électorale du Président Macron, la DGA notifie une 5e tranche en janvier 2024. Elle se compose de 42 appareils monoplaces, dont 12 afin de compenser la vente à la Croatie. La Marine Nationale ne disposera d’aucun appareil supplémentaire.
Point de situation au 31 mars 2024
Coût unitaire de production du Rafale (hors coûts de développements – 2014)
- La version biplace du Rafale “Air” : 74 M€ TTC
- Le Rafale “Air” monoplace : 68,8 M€ TTC
- Les Rafale embarqués “Marine” : 79 M€ TTC
- 2012 : Pour 286 avions, le coût budgétaire global du Rafale est de 90,3 millions d’euros hors taxes. Source (Audition de Charles Edelstenne – Commission de la défense nationale)
- 2013 : Le ministère de la Défense estime le coût de production unitaire du Rafale à près de 100 millions d’euros (Source).
- 2019 : Le ministère des Armées estime l’entretien des 147 Rafale français à 611 millions d’Euros par an. L’entretien de chaque Rafale coûte ainsi 4 millions d’Euros par an.
Coût du programme Rafale (2017)
Le coût de réalisation du programme représente 46 753 M€. Ce coût correspond à une cible de 286 Rafale. A titre de comparaison, le budget de la défense 2018 s’élève à 34,2 Md€, soit 1,82 % du PIB de la France ou 13,8 % du budget général de l’Etat.
Source : Les chiffres clés de la Défense édition 2018 FR
Taux de disponibilité technique des Rafale (2017)
La disponibilité des aéronefs peut se mesurer par le taux de disponibilité technique (T.D.T.). Il s’agit du rapport entre le nombre d’aéronefs disponibles constaté et le nombre d’aéronefs du parc de référence. Il faut en moyenne 12 mécaniciens par avion. Ce taux dépend essentiellement des moyens financiers qu’attribuent les forces armées à la politique de Maintien en Condition Opérationnelle (MCO).
Notons que, grâce à la mise en service de RAVEL depuis 2019, Dassault Aviation et ses partenaires industriels, dont Thales, assurent ainsi une disponibilité de 76% des Rafale, soit une valeur supérieure aux 73% prévus contractuellement.
En 2021, la disponibilité des Rafale M atteint 61%, celle des Rafale “Air”, 55% (Une DTO supérieure à 75% est impossible à obtenir). En conséquence, 23 Rafale pour la Marine et 54 pour l’AAE sont opérationnels chaque jour.
Disponibilité technique en Opex
Les opérations de maintenance sont complexes, y compris pour un avion comme le Rafale. Malgré tout, son le cycle de maintenance est plus souple que pour les autres avions, en raison de l’absence de « grandes visites ». Cette complexité concerne tant le niveau de soutien opérationnel (N.S.O.) que le niveau de soutien industriel (N.S.I.).
Sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, une opération de maintenance est conduite toutes les trois minutes pour entretenir le parc de 47 Rafale. Par ailleurs, compte tenu du manque de pièces, des indisponibilités et des pannes qui surviennent, les mécaniciens sont contraints d’enchaîner les opérations de pose et de dépose d’équipements, afin de garantir la meilleure disponibilité des appareils devant être engagés en opération. Ainsi, par exemple, le moteur d’un Rafale sera prélevé pour être installé sur un autre avion, qui recevra également une pièce empruntée à un autre appareil. Ces multiples opérations, outre qu’elles pèsent sur l’activité des mécaniciens, sont à l’origine également des casses de matériels trop souvent manipulés.
Source. Supplément : Dossier MCO Rafale.
Disponibilité technique des Rafale Marine
Le soutien à l’export, une mission opérationnelle à part entière (2018)
Le soutien à l’export prend aujourd’hui une telle importance qu’il constitue presque une mission opérationnelle à part entière. Il convient ainsi de souligner le poids des prestations qui prennent essentiellement la forme de formations assurées par l’armée de l’air. À titre d’exemple, le nombre d’heures de Soutex consacrées à ces activités de formation au profit des pilotes égyptiens, qataris et indiens est estimé à près de 7 000 heures, soit l’activité d’un escadron Rafale durant deux ans. Comme le soulignait le général André Lanata devant notre commission, « en termes d’activité aérienne, cela représente l’équivalent d’un théâtre d’opération supplémentaire – avec, en 2018, un volume d’heures de vol équivalent à celui réalisé par l’aviation de chasse dans le cadre de l’opération Barkhane ».
Usure des appareils (2017)
L’usure des avions de combat est beaucoup plus rapide en OPEX. Ainsi, au Levant, un avion de chasse consomme quatre fois le potentiel du même avion réalisant son activité aérienne en métropole. En effet, au plus fort de l’engagement, le volume annuel d’heures passées en vol d’un avion de chasse pouvait atteindre 1 000 heures en tout, alors qu’il est censé voler en moyenne 250 heures par an.
Au Sahel, les distances sont telles que les avions volent beaucoup pour rejoindre la zone d’intervention, comme c’est le cas des Rafale basés à Al-Dhafra qui frappent en Irak ou en Syrie.
L’utilisation intensive dans la durée des matériels en opérations extérieures a des conséquences mesurables immédiatement et d’autres qui ne sont perceptibles que de façon différée sur la fin de vie des matériels. À court et moyen termes, on constate ainsi un accroissement du besoin de régénération des matériels (en quantité et en durée d’immobilisation), pouvant dépasser la capacité d’absorption du soutien, notamment industriel. De plus, le nombre de matériels opérationnels disponibles dans les unités se réduit.
A titre d’exemple, la 30e escadre de chasse, installée sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, compte 47 Rafale. Sur ce total : 15 appareils se trouvent en maintenance ou sont stockés, dix sont employés dans le cadre de l’opération Chammal, depuis la BAP du Levant ou depuis la base aérienne 104 d’Al-Dhafra aux Émirats arabes unis, quatre arment deux des quatre plots de permanence opérationnelle pour assurer la posture permanente de sûreté aérienne, trois sont en alerte opérationnelles, cinq sont réservés à l’escadron de formation des équipages qataris, et trois à l’expérimentation. Il reste donc sept Rafale pour les activités de régénération organique…
L’activité des pilotes (2017)
Les temps de formation (2017)
Les unités navigantes forment chaque équipage selon un socle commun afin de maîtriser l’ensemble des missions à un niveau de base. Elles ne développent d’expertise que pour une seule des missions. Si ce principe permet de sauvegarder des expertises, il ne permet pas de disposer d’un vivier de spécialistes suffisant pour répondre pleinement aux exigences opérationnelles. Une formation complète et diversifiée est d’autant plus importante que le Rafale est un avion polyvalent.
Si la fréquence insuffisante des vols freine la progression des jeunes équipages, c’est bien l’ensemble de la formation s’allonge.
Dans ce contexte, le respect du format de l’aviation de chasse et des contrats opérationnels impose la mise en œuvre rapide du projet FOMEDEC (formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse). Ce programme d’armement s’inscrit dans la refonte du cursus de formation des équipages de chasse. Le projet FOMEDEC était initialement nommé « Cognac 2016 », en référence à l’année à laquelle il devait être mis en service.
La livraison des huis appareils PC 21 l’an prochain permettra de lancer réellement les choses. A terme, cela réduira de sept mois la formation des pilotes en fusionnant les premières phases d’instruction dès 2019 et en déployant plus rapidement en escadre les jeunes pilotes.
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