France : les escadrons et flottilles de Rafale

 


Depuis 2000 : Centre d’Expérimentations Pratiques et de réception de l’Aéronautique navale (CEPA/10S) – Base Aérienne 125 Istres

Indicatif : ? – Site Internet

Le CEPA, c’est l’organisme spécialisé de la Marine française pour l’expérimentation, la validation et la réception de nouveaux matériels aéronautiques. Son histoire remonte à 1911 sur l’aérodrome de Fréjus Saint-Raphaël, peu avant la parution du décret formalisant l’existence de l’aviation navale. Dès sa première année d’existence, le CEPA se distingue par l’expérimentation du “Canard voisin”, un hydroplane qui évolue à 70 km/h !

C’est sur le porte-aéronefs Foudre que décolle pour la première fois un avion du type René Caudron, puis s’effectue le premier catapultage en octobre 1920. En 1924, pas moins de 12 prototypes sont en essais au CEPA.

L’escadrille 10S du CEPA voit le jour en 1945. Sa flotte se compose à l’époque de Junkers allemands, Nord, Seafire ou Wellington. En 1956 débute la mise au point des équipements du Breguet 1050 Alizé, puis arrivent les essais des Aquilon, CM-170, MS-760 et Nord 262 dans les années 60. La “10S” participera également aux essais de l’Etendard, Crusader, Atlantic et même Jaguar Marine.

De gauche à droite : Roland Alech (CEPA), Yves Kerhervé et Jean-Yves Bru (CEV). Ces trois pilotes assurent les essais du Rafale M01 aux Etats-Unis en 1992.

C’est avec l’arrivée du prototype Rafale M01 en 1991, que commence à se constituer un premier détachement du CEPA au profit du Rafale Marine. L’équipe consiste alors en un pilote, le Lieutenant de Vaisseau Roland Alech et trois officiers mariniers. C’est ensuite à Landivisiau que le détachement s’installera en décembre 2000. Celui-ci prend alors en charge les tous premiers Rafale M livrés à la Marine Nationale.

En 2010, le CEPA/10S compte 180 militaires et 50 civils. Son parc d’aéronefs stationne essentiellement à Hyères et soutient un certain nombre de détachements, dont celui d’Istres dédié au Rafale Marine. Source.

Le CEPA est l’équivalent du CEAM de l’Armée de l’Air.


Depuis 2001 : Flottille de Chasse 12 F “Les Lascars” – BAN Landivisiau

Indicatif : LASCAR (Lascar commence par la lettre “L”, 12e lettre de l’alphabet, comme la 12e Flottille).

Réactivée le 12 mai 2001 sur Rafale M, l’Etat-Major déclare celle-ci opérationnel en juin 2004. 3 ans d’expérimentation et de mise au point auront été nécessaire.

Créée en 1948, la Flottille 12F volera sur 4 types d’appareils avant de passer sur Rafale. De 1948 à 1963, elle est successivement équipée de Supermarine Seafire (août 1948-mars 1950), Grumman F6F Hellcat (avril 1950-juin 1953) et Chance Vought F4U-7 Corsair (juin 1953-août 1963).

Elle totalise pendant cette période 60000 heures de vol, 8500 appontages et 3500 catapultages.

Par ailleurs, elle opère en Indochine à partir des porte-avions Arromanches et Bois-Belleau, puis en Afrique du Nord dès 1956 où elle utilise la base de Karouba en Tunisie et prend part à la défense de Bizerte en 1961.

Vought F4U 7 Corsair en 1959. Cet avion finira sa carrière au Honduras en 1979 (Source)
La “Douzef” passe sur réacteur en 1963

Désormais stationnée sur la BAN de Lann-Bihoué à Lorient, elle s’équipe de F8E Crusader  et déménage le 30 juillet 1968 sur la BAN de Landivisiau.

En décembre 1989, la Marine décide de prolonger le F8E Crusader. Remis à niveau et rebaptisé F8P, il fait la jonction avec le Rafale M. Elle participe avec cet avion à de nombreuses opérations comme Balbuzard, Salamandre, Trident à partir des porte-avions Foch ou Clemenceau.

Le 15 décembre 1999, jour du retrait du service des F8P Crusader, la 12F est mise en sommeil. Le 18 mai 2001, elle est réactivée à Landivisiau. Elle met en œuvre les premiers Rafale M livrés à la Marine.

C’est le maître Dupont, chef de patrouille à l’escadrille de chasse embarquée AC2 qui dessine l’insigne de la “Douzeff” en 1939. Il sera tué en combat aérien sur Potez 631 le 18 mai 1940. Les raisons du choix de Donald Duck portant un tromblon comme emblème de la 12F demeurent inconnues. Source.

Landivisiau en 1985 © Eric’s Aviation Photography
Beauvechain en 1992, Crusader de la 12F © Serge D’hollander
Cockpit d’un F-8P Crusader © Tarek Omar
F-8P Crusader de la Flottille 12F en 1995 à Coxyde – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Serge D’hollander

Depuis 2004 : Escadron de Chasse et d’Expérimentation 01/030 Côte d’Argent – Base Aérienne 118 Mont de Marsan

Indicatif : CORIK – Site Internet

Escadrilles : BR 127 “Tigre menaçant” – BR 128 “Scarabée”.

Les premiers Rafale arrivent au CEAM en 2004.  L’Armée de l’Air mène les expérimentations validant les apports technologiques permettant la montée en puissance des appareils de combat à Mont de Marsan.

Un système d’expérimentations systématiques s’instaure à chaque acquisition de matériel par l’Armée. Une fois les besoins opérationnels de l’armée exprimés, les industriels offrent une technologie répondant à ce cahier des charges. Il ne reste alors plus qu’à faire converger les aspects techniques et financier  et conclure un contrat entre la DGA et l ‘industriel, pour que finalement le CEAM mène alors la phase d’expérimentation.

Les prototypes élaborés progressent vers le point d’agrémentation par la synergie qui s’établit entre les équipages d’essai et les équipes de marque, chargées de confronter les observations des utilisateurs aux données théoriques. Il en découle une maturation du projet qui passe par la validation de nombreux paramètres. C’est un travail de compilation de données, d’analyses et de transformation du produit prototype vers ce qui sera l ‘appareil opérationnel final … Source.

Fouga Magister du CEAM en 1958 © Collection M. Fluet via Cyril Defever
Mirage 2000C RDM du CEAM en 1985 à Nancy © Paul Schaller
Centre d’Expertise Aérienne Militaire / Air Warfare Center (CEAM/AWC)   

En 2015, le 05/330 Côte d’Argent devient 01/030 Côte d’Argent à l’occasion de la renaissance des Escadres de Chasse. 

Créé en 1933 à Reims, implanté depuis 1945 sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan et officiellement reconnu comme Air Warfare Center (AWC – centre de “Guerre Aérienne”) en 2015, le CEAM est le bras armé de l’état-major pour définir les capacités de l’armée de l’air, contribuer à leur mise au point, préparer leur intégration et soutenir leur utilisation opérationnelle. L’action du CEAM se concentre sur trois piliers, la doctrine, les équipements et l’expertise tactique du combattant, afin d’adapter en continu les forces de l’armée de l’air aux enjeux du combat moderne et de demain.

En juillet 2022, le Lieutenant Colonel Claire Mérouze, première femme pilote de Rafale, prend le commandement de l’ECE 01/030.

Mirage 2000D du CEAM (Centre d’Expertise Aérienne Militaire) en 2018 – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Philippe AMIEL
20 Juillet 2021 : convoyage retour Djibouti Cazaux de deux Mirage 2000 D “RMV”. Le CEAM participe entre autre à l’expérimentation de la nouvelle version du 2000D (source)

Depuis 2006 : Escadron de Chasse 01/007 Provence – Base Aérienne 104 Al Dhafra (EAU)

Indicatif : RASOIR

Escadrilles : SPA 15 “Casque de Bayard” – GC III/7 “Furie”.

Opérationnel le 26 juin 2006 sur Rafale sur la Base Aérienne 113 de Saint Dizier. Au delà des aspects omnirôles du Rafale, le 1/7 est référent pour les missions défense aérienne.

Le groupe de chasse 1/7, formé à Dijon en octobre 1932, perpétue les traditions de deux escadrilles issues de la grande guerre : la SPA 15 (créée le 22 août 1912 à Reims) et la SPA 77 (créée le 19 septembre 1916 à Lyon Bron).

Lors de la campagne de Corse en mai 1944, le groupe effectue des missions le long des côtes méditerranéennes et prend le nom de “Provence”.
L’escadron de chasse (EC) 1/7 « Provence » fut formé en novembre 1951, à Bizerte, en Tunisie, en même temps que la 7ème Escadre de Chasse.

Depuis sa reconstitution de 1943, le groupe ” Provence” totalise 4 392 sorties de guerre et a obtenu 17 victoires. A la fin du conflit, il détient deux citations collectives portant attribution de la Croix de guerre 39-45 avec palme.

Le 1er novembre 1966, la Force Aérienne TACtique confie à l’escadron de chasse 1/7 « Provence » l’entraînement des pilotes sortant d’école avant leur passage sur Mirage III ou F100 Super Sabre.

Mystère IVA en 1972 © Yves Fauconnier
Le Jaguar équipe le “Provence” pendant 32 ans

Après un détour en février 1973 à Mont-de-Marsan pour préparer l’arrivée du Jaguar, l’escadron rejoint le reste de la 7e escadre de chasse le 1er juin 1973 à Saint-Dizier. Il s’illustre en 1974 lors de l’opération MAQUIS avec l’explosion de la première bombe atomique tactique AN52 à Mururoa.

Le Jaguar est retiré du service le 1er juillet 2005, laissant sa place au Rafale qui intervient en Afghanistan dès 2007.

Le 30 mars 2012, l’EC 1/7 “Provence” a récupéré les traditions de la SPA 162 “Tigre” de l’escadron de chasse 1/12 “Cambrésis” suite à la dissolution de ce dernier. Source.

L’Escadron abrite dés 2009 l’équipe officielle de présentation Alpha Rafale, avant qu’elle ne rejoigne l’ETR.

En 2016, le 1/7 rejoint Al Dhafra aux Emirats.

Différents appareils se succéderont au 1/7 :

  • Nakajima Ki-43 Hayabusa (de 1945 à 1946)
  • Mistral (de 1953 à 1961)
  • Mystère IV (de 1962 à 1973)
  • Première unité sur SEPECAT Jaguar (de 1973 à 2005)
  • Alpha Jet (2001-2007)
  • Dassault Rafale
A Coxyde en 1984, un Jaguar E du 1/7 Provence – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Serge D’hollander
Jaguar A équipé d’un pod Barracuda en 1988 à Baden Soellingen © Paul Shaller

Depuis 2009 : Escadron de Chasse 01/004 Gascogne – Base Aérienne 113 Saint Dizier – “Raf 1”

Indicatif : MASTIFF (Anciennement, “Ressac”) – Site Internet

Escadrilles : SAL 28 “Elephant” – BR66 “Faucon Egyptien” – SPA 37 “Charognard” – SPA 79 “Tête de loup”.

Le groupe de bombardement 2/19, créé le 1er avril 1937, trouve ses origines dans les escadrilles de la Grande Guerre SAL 28 « Eléphant » et SPA 79 « Loup ».

Il reçoit l’appellation nouvelle de groupe de bombardement léger 1/19 le 1er septembre 1940.

Le 21 février 1944, le 1/19 prend la dénomination de groupe de bombardement moyen 1/19 Gascogne.
À l’issue de la seconde guerre mondiale, le groupe, alors basé à Mengen depuis septembre 1945, est dissous en avril 1946.

En janvier 1951, le groupe de bombardement 1/19 Gascogne est officiellement reconstitué en Indochine à Tourane. 
Rapatrié à Bordeaux lorsque les hostilités prirent fin sur le territoire algérien, le Gascogne est à nouveau dissous le 17 septembre 1962.

Premier et dernier escadron équipé de Mirage IV

L’escadron de bombardement 1/91 Gascogne renaît à Mont-de-Marsan le 1er juin 1964. Premier escadron à capacité nucléaire, armé de Mirage IV A, il assure l’alerte nucléaire opérationnelle dès le 1er octobre 1964. 

Ravitaillement en vol d’un Mirage IV A par un C-135 dans les années 70

Photo ci-dessus : ANFAS 55 ans Alerte Nucléaire

En 1986, il devient le premier escadron opérationnel sur le système d’armes Mirage IV P / ASMP (Air Sol Moyenne Portée) et hérite, en septembre 1992 de la mission de reconnaissance stratégique.

Le 1er juillet 1996, le Mirage IVP perd la mission nucléaire et se consacre uniquement à la reconnaissance stratégique, en particulier au profit de l’ONU. Il est retiré du service en 2005.

L’année 2008 marque la renaissance de l’escadron de chasse 01.091 “Gascogne” sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier. La BR 66 « Faucon égyptien » escadrille prestigieuse ayant combattu durant la seconde guerre mondiale au sein de la Royal Air Force et ayant servi la mission de dissuasion nucléaire de 1965 à 1986 sur Mirage IV, a rejoint le Gascogne.
Depuis le 1er septembre 2008, l’EC 01.091 “Gascogne” vole sur Rafale F3.

À partir de l’été 2010, l’EC 01.091 “Gascogne” mettra en œuvre le système d’arme Rafale – ASMP-A (air sol moyenne portée amélioré).

Il deviendra 01/004 en 2015 avec la renaissance des Escadres.

Spécialités : frappes nucléaires (ASMP-A) et en profondeur (SCALP). Source.

Mirage IV P à Reims en 2004 – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Paul Schaller
Payerne en 2004, Mirage IV P du “Gascogne” © Paul Schaller

Depuis 2010 : Escadron de Transformation Rafale 03/004 Aquitaine – Base Aérienne 113 Saint Dizier

Escadrilles : SPA 160 “Diable Rouge” – 4B3 “Hibou” – 1/25 “Bison”. Site Internet

L’unité a repris les traditions de l’Escadron de Bombardement 2/92 Aquitaine qui volait sur Vautour puis du CIFAS 328 Aquitaine sur Mirage IVA. Par ailleurs, les Jaguar biplaces et AlphaJet porteront les insignes de l’Aquitaine entre 2001 et 2006 au CITAC 00.039 de Luxeuil.
L’escadron a été reformé sous la désignation d’Escadron de Transformation Rafale 2/92 Aquitaine le 6 octobre 2010 lors d’une cérémonie sur la base de Saint-Dizier présidée par Hervé Morin, ministre de la Défense à l’époque.

Le 2/92 Aquitaine est rattaché depuis le  à la 4e Escadre de Chasse qui a été reformée le même jour sur la base de Saint Dizier.

Il a pris sa désignation actuelle d’Escadron de Transformation Rafale 3/4 Aquitaine le .

Spécialité : formation des pilotes et équipe de représentation “Rafale Solo Display“.

Vautour II N en 1977 à Mérignac © Marcel Fluet via Cyril Defever
Jaguar E aux couleurs de l’Aquitaine en 1998 à Luxeuil © Paul Schaller

Depuis 2010 : Escadron de Chasse 03/030 Lorraine – Base Aérienne 118 Mont de Marsan – “Raf 2”

Indicatif : ROGUES – Site Internet

Escadrilles : SAL 56 “Scarabée Égyptien” – SPA 38 “Chardon Lorrain” – SPA 162 “Tigre”.

Cet escadron est issu du fameux Groupe de bombardement Lorraine, Compagnon de la Libération. En 1940, le groupe Lorraine est la première unité de la France libre, dotée de Hurricane, Lysander et Blenheim.

Le 27 juin 1994 l’Escadron de Chasse 3/30 Lorraine devient 3/33 « Lorraine ».

Le 18 juin 1996 est remis la fourragère aux couleurs de l’Ordre de la Libération à l’escadron 3/33 « Lorraine » des mains du Président de la République Jacques Chirac.

Vautour II N du 3/30 Lorraine en 1960 © Jean Houben (Source)

Mis en sommeil en août 2005, il est été réactivé sous le nom 3/30 “Lorraine” en octobre 2010 sur la Base aérienne 104 Al Dhafra aux Émirats arabes unis pour voler sur Rafale et sur Mirage 2000-5, puis uniquement sur Rafale depuis mars 2011.

Le 24 juin 2016, le 3/30 Lorraine est intégrée à la 30e escadre de chasse et remplace le 1/7 Provence sur la base aérienne 113 Saint-Dizier. Seuls les traditions ont été transférées, pas les personnels ni les avions. Les avions sont alors progressivement repeints aux couleurs du 3/30. L’escadron est transféré à Mont de Marsan au cours des semaines qui suivent. En août 2021, le 3/30 célèbre ses 80 ans.

Mirage F1-C du Lorraine en 2000 à Coxyde – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Serge D’hollander
Reims en 1979, Mirage F1C © Serge D’hollander
Mirage F1-C du 3/33 Lorraine en 1998 à Luxeuil © Paul Shaller
Novembre 2010 : les 4 premiers Rafale arrivent aux Emirats aux côtés de 4 Mirage 2000-5 qui ne tarderont pas à rejoindre la métropole après l’opération Harmattan. 4 autres Rafale suivront en 2011 – RAFALE : Les escadrons et flottilles © EC 3/30 Lorraine

Depuis 2011 : Flottille de Chasse 11F “Les Furieux” – BAN Landivisiau

Indicatif : KIMONO (Kimono commence par la lettre “K”, 11e lettre de l’alphabet, comme la 11e Flottille).

Elle naît officiellement en juin 1953.

La flottille 11F est la plus ancienne des formations de chasse de l’aéronautique navale. Son passé est des plus prestigieux. Elle est l’héritière de l’AC1, première escadrille de chasse de l’Aviation d’Escadre créée le 1er mars 1919. À cette époque, cette escadrille est équipée des Hanriot HD.2.  Le 20 octobre 1920, en rade de Toulon, le premier essai d’appontage sur la plate-forme du Béarn est réalisé par le LV Teste sur Hanriot HD.2.

Au début de la 2e Guerre Mondiale, en septembre 1939, l’AC1, ancêtre de la 11F évolue sur Dewoitine 373/376. La transformation sur Potez 631 est débutée et c’est sur ce matériel que l’AC1 participe à la bataille de France où elle gagne deux citations. Après la défaite de 40, elle est engagée contre les forces franco-anglaises en Syrie et au Liban (du 6 au 14 juillet 1942) puis s’oppose au débarquement anglo-américain au Maroc en novembre 1942.

D’août 1951 à juin 1952, elle effectue une campagne en Indochine à bord de l’Arromanches (deux citations TOE) avec ses F6F5 Hellcat américains. C’est à cette époque, en 1953 qu’elle acquiert le nom de 11F.

En 1963, la “11F” évolue sur avion à réaction.

Elle participe aux opérations en Algérie en 1958 et 1959 sur Aquilon, puis achève sa transformation en 1963 sur les nouveaux Étendard IV M .

Elle effectue les premiers appontages sur le porte-avions Foch en septembre 1963. Le 2 mai 1967, elle quitte Hyères pour inaugurer la nouvelle base de Landivisiau d’où elle embarque régulièrement sur les porte-avions Clemenceau et  Foch
En 1978, elle touche les premiers Super Étendard et se spécialise dans l’assaut maritime et terrestre de jour et de nuit.

À partir du 27 novembre 1995, la flottille 11F bascule sur Super Étendard Modernisé (SEM). Elle participe à toutes les campagnes militaires du Charles de Gaulle, au Liban, en Yougoslavie, en Afghanistan et en Libye. La flottille 11F se voit décerner la Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures.

La flottille 11F accueillera progressivement des Rafale Marine dès l’été 2011 et sera pleinement opérationnelle à l’été 2012. Les Rafale M ayant vocation, à terme, à remplacer l’ensemble des SEM. Source.

Super Etendard de la “11F” en 1997 à Gilze Rijen – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Paul Schaller
Sur le pont du Foch en 1998 © Tarek Omar
Nancy en 1998, Super Etendard de la Flottille 11F © Paul Schaller

Depuis 2012 : Escadron de Chasse 02/030 Normandie Niemen – Base Aérienne 118 Mont de Marsan – “Raf 3”

Indicatif : RAYAK – Site Internet

Escadrilles :  SPA 91 “Aigle à tête de mort” – SPA 93 “Canard” – SPA 97 “Fanion aux Hermines”.

Le Niémen est un fleuve d’Europe de l’Est qui prend sa source en Biélorussie, traverse la Lituanie et longe la frontière russe. Pour comprendre le rapport entre ce fleuve, la Normandie et cet escadron de chasse, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale.

En 1941, le général de Gaulle tente un rapprochement avec l’Union soviétique et décide en 1942 qu’une unité d’aviation de chasse sera désormais présente sur le Front de l’Est. À cette époque, il existe déjà deux groupes de chasse : l’Alsace et l’Île-de-France. Cette nouvelle formation s’appelle Normandie.

Soixante militaires français, dont quinze pilotes, rejoignent la base d’Ivanovo à 250 km au nord-est de Moscou. En mars 1943, ils sont fin prêts. À bord des Yakovlev (Yak-3) fournis par les soviétiques, les Français entament la première de leurs trois campagnes le 22 mars 1943. Au fil des combats, les pilotes français deviennent rapidement des modèles pour leurs homologues soviétiques.

Le Yak-3 de Georges Chauveau, immatriculé F-AZXZ, vu à Mont de Marsan en 2017 à l’occasion des 75 ans du Normandie Niemen. Le NN vol sur Yak-3 à partir de 1944 © Philippe AMIEL
Gruman F6-F5 Hellcat dans les années 50 en Indochine. Le NN participe avec 4977 missions © Jean Houben
La seule unité française à porter le nom de “régiment”

Le 21 juillet 1944, par ordre de Staline, l’unité française reçoit le titre de « Régiment du Niémen ». Le 27 novembre 1944, le Normandie-Niémen est la première unité française à stationner sur le sol allemand. Entre mars 1942 et mai 1945, fin de leur troisième et dernière campagne, les 97 pilotes engagés comptent pas moins de 273 victoires confirmées avec dans ses rangs une trentaine d’As, dont une dizaine comptabilisent plus de 10 victoires chacun. Quarante-deux officiers ne reviendront jamais en France.

À la fin de la guerre, les pilotes ont l’honneur de retrouver le sol français à bord des avions qui leur ont permis de s’illustrer dans le ciel soviétique. Ces militaires exceptionnels reçoivent de nombreuses décorations, tant françaises que soviétiques. Source.

Spécialités : attaque au sol et reconnaissance – référent opérations spéciales.

Le Normandie Niemen opère sur Vautour II N dans les années 60 © Photo DR (?)
Livrée spéciale pour ce Mirage F1-CT du “Neu-Neu” en 2009 – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Paul Schaller
Mirage F1-CT à Colmar en 2005 © Paul Schaller
Reims en 1981, 2 Mirage F1-C en final – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Serge D’hollander
Un des derniers Mirage F1-B du Normandie Niemen, en 2012 à Mont de Marsan. L’escadron est alors en pleine transition sur Rafale © Philippe AMIEL
Septembre 1978 : des Mig-23 en visite à Reims !

Après avoir assuré sa transformation sur Mirage F1C, 6 appareils se rendent en URSS en juillet 1971. Spécialisé dans les missions de défense aérienne, le Normandie Niemen reçoit en retour la visite de 6 Mig-23 en 1978. A cette occasion, les appareils, surnommés “Flogger” par l’OTAN, sont accompagnés d’un Tupolev 124, et d’un Antonov 12.

Pas moins de 4400 Mig-23 seront fabriqués. Son premier vol date de 1967 – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Bruno Meunier
Mirage F1C du Normandie Niemen en 1978 © Bruno Meunier
Mig-23 en visite à Reims en 1978 – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Bruno Meunier

Par la suite, le “Neu-Neu” recevra la visite de Mig-29 et de Su-27 en 1991 et 1992.


Depuis 2016 : Flottille de Chasse 17F “La Glorieuse” – BAN Landivisiau

Indicatif : QUINA (Quina commence par la lettre “Q”, 17e lettre de l’alphabet, comme la 17e Flottille).

La “17F” débute sa transformation Rafale été 2016.

La base aéronautique navale (BAN) de Landivisiau abrite la Flottille. C’est la première formation de l’aviation embarquée dotée du Super Étendard Modernisé (SEM).

La Flottille 17F est née le 17 avril 1958 sur la BAN d’Hyères.
Équipée à l’origine de Corsair F4U7, la flottille est destinée à l’entraînement opérationnel des jeunes pilotes d’assaut de l’aviation embarquée.
Elle devient opérationnelle en novembre 1959, puis fait rapidement ses preuves sur les théâtres d’opérations d’Algérie et de Tunisie. Sa dissolution survient en novembre 1962.

La 17F renaît le 10 janvier 1964 sur Étendard IV M et reçoit ses premiers Super Étendard (SUE) le 5 septembre 1980.

La flottille participe à de multiples opérations extérieures :

  • Mission Olifant en 1983 au Liban ;
  • Mission Prométhée pendant 14 mois dans le golfe d’Oman ;
  • Opération Capselle au large des côtes du Liban en août 1989 ;
  • Opération Daguet pendant la guerre du Golfe.
Etendard IVM en 1979 à Hyères © Michael J. Freer (Source)
Super Etendard Modernisé

La 17F est la première flottille à mettre en œuvre les Super Étendard Modernisé (SEM) aux capacités fortement accrues.

Entre 1993 et 1996, les Super Étendard Modernisé de la 17F sont présents au large de l’ex-Yougoslavie à bord des porte-avions Clémenceau et Foch. Les principales missions effectuées au dessus de ce théâtre d’opérations sont la reconnaissance aérienne et l’appui des troupes au sol.
En Afghanistan, la 17F participe, dès décembre 2001, aux opérations militaires, depuis le Charles de Gaulle en océan Indien. 
En 2011, elle participe à l’opération Harmattan en Libye depuis le porte-avions Charles de Gaulle. Source.

Super Etendard de la Flottille 17F sur le pont d’envol du porte-avions Foch en 1998 © Tarek Omar
Landivisiau en 2014, Super Etendard Modernisé n° 44 – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Pascal Merret
La Ferté Alais 2014, SEM n°17 de la Flottille 17F © Laurent Quérité
Base Aéronavale de Hyères en 2014. Super Etendard de la 17F © Laurent Quérité

Depuis 2018 : Escadron de Chasse 02/004 La Fayette – Base Aérienne 113 Saint Dizier – “Raf 4”

Indicatif : REQUIN (“Ramex” fut temporairement utilisé par le 2/4 quand il stationnait à Istres) – Site Internet

Escadrilles : N 124 “Tête de Sioux” – SPA 167 “Cigognes” – SPA 81 “Lévrier” – SPA 96 “Gaulois”.

Le 18 avril 1916, “l’Escadrille américaine” apparaît sur la base aérienne de Luxeuil. Elle regroupe une poignée de jeunes volontaires américains et forme l’escadrille Nieuport 124 “Tête de sioux”.
Cette escadrille fut dénommée « escadrille La Fayette » le 06 décembre 1916 en hommage à cet officier français venu participer aux côtés des insurgés à la guerre d’indépendance des américains contre les anglais. 
Le 1er juillet 1947, le groupe “La Fayette” devient escadron de chasse 2/4 et participe à la guerre d’Indochine et à la guerre d’Algérie. L’escadron stationne à Friedrichshafen puis Bremgarten et revient en 1961 à Luxeuil où il devient opérationnel en juillet 1989 sur Mirage 2000N. 

Mirage III E en 1972 à Luxeuil © Jean-Michel J. Lefebvre (Source)

Il est passé sous commandement des forces aériennes stratégiques le 01 septembre 1991.

Quatre escadrilles le composent : le « Gaulois » issue du 3/4 «Limousin», les « Sioux », les « Canards », et le « Lévrier » du 1/4 «Dauphiné». Source.

Ci-contre, à droite, à l’occasion de sa transformation sur Rafale, l’EC 2/4 encore basé à Saint Dizier sur Mirage 2000N, donne naissance à l’entité 05/004 sur la base de Saint Dizier.

Juin 1992 : le Mirage 2000N “335” peint aux couleurs de l’exercice Red Flag. L’escadron stationne alors à Luxeuil © Paul Schaller
A l’atterrissage à Reims en 2009, Mirage 2000N emportant un missile ASMP © Paul Schaller
Les Ramex Delta sur Mirage 2000N à Valence en 2012 – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Laurent Quérité

France : les Escadrons de Soutien Technique Aéronautique
ESTA (Escadron de Soutien Technique Aéronautique) 15/004 Haute-Marne – BA 113 Saint Dizier

ESTA

ESTA (Escadron de Soutien Technique Aéronautique) 15/030 Chalosse – BA 118 Mont de Marsan

L’ESTA, avec près de 600 aviateurs qui œuvrent chaque jour sur Rafale, est le plus grand escadron de la base. Il y en a 2 en France, situés sur les bases aériennes de Saint-Dizier et de Mont de Marsan. Cette unité met en œuvre et assure le niveau de soutien opérationnel de la flotte Rafale. 

Trois activités principales définissent l’ESTA :

  • l’appui des forces opérationnelles
  • le soutien spécialisé
  • le soutien des opérations extérieures (OPEX). 

Le Groupe de Bombardement 43 Levant (GB43) – Base Aérienne Projetée (Jordanie). Opération Chammal.

Il s’appuie sur les origines des Free French Flight et des valeurs que ces unités incarnaient. Le “GB43” voit le jour juste après le premier vol d’un Mirage 2000D dans le ciel irakien, le 03 décembre 2014. Peu après, il réalise la première frappe sur une cache d’arme du groupe djihadiste dans la région de Mossoul.

Le GB43 regroupe aujourd’hui toutes les unités navigantes déployées sur la BAP. Il intègre également les spécialistes du renseignement, les mécaniciens avions et armuriers.

En juin 1940, un premier noyau des Forces aériennes françaises libres en Égypte est créé sous l’impulsion d’aviateurs refusant de se résigner à l’armistice. Ils rejoignent Ismaïlia et sont vite rejoints par des aviateurs de Tunis et d’Alep. Trois unités sont ainsi créées : les Free French Flight n° 1, 2 et 3. Elles réaliseront, dans cette région du « Levant », de nombreuses missions d’appui et de combat face à l’offensive nazie. (source)

Un Rafale monoplace se ravitaille sur un KC135 de l’US Air Force pendant une mission de l’opération Chammal. Exceptionnellement, il porte les couleurs du GB43 sur la dérive. Décoration éphémère … © Webmaster Chasse

Les Escadrons Rafale à venir … (à confirmer)
2024 : Escadron de Chasse 02/005 Ile de France (?) – Base Aérienne 115 Orange – “Raf 5”

Une vingtaine d’appareils remplacera les Mirage 2000B/C de l’EC 2/5 Île de France. Tels étaient les plans annoncés par le général Jean Rondel, le commandant des Forces aériennes, en septembre 2018 (Source – Source DefensAero).

L’Escadron évolue sur Mirage 2000 depuis 1989 et assure la transformation des pilotes sur Mirage 2000.

En avril 2020, le Ministère de la Défense publie l’appel d’offre visant à construire et rénover les infrastructures. Il vise à équiper la base d’un nouveau hangar de maintenance, 11 alvéoles et un atelier de maintenance réacteurs. De même, il envisage un nouveau bâtiment administratif. Par ailleurs, il faudra également réhabiliter des bureaux et démolir le hangar MCO des Mirage 2000 (source). Les travaux prévoient également de rénover intégralement la piste, et de réhabiliter la tour de contrôle.

Indispensable pour prétendre réceptionner les Rafale en 2024, le personnel fait l’objet d’un important plan de formation. Celle-ci se déroule essentiellement à Mont de Marsan (Centre de Formation Rafale) et Saint Dizier (Escadron de Transformation Rafale). La construction du futur escadron démarre officiellement le 1er février 2023.

Site Internet : https://ec25iledefrance.com/

Mirage 2000B de l’Escadron Ile de France – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Joris Roulph / Association Photographes Aéronautiques
Au roulage, un Mirage 2000C de l’EC 2/5 © Joris Roulph / Association Photographes Aéronautiques

2032 (?) : Escadron de Chasse 01/002 Cigognes (?) – Base Aérienne 116 Luxeuil

Annonce de la Ministre des Armées, Florence Parly, le 24 juin 2019.

En 1984, l’EC 1/2 Cigognes passe sur Mirage 2000C, puis les appareils évoluent au standard Mirage 2000-5F.

Le vendredi , l’escadron déménage vers la base aérienne 116 “Lieutenant-colonel Papin” de Luxeuil-Saint-Sauveur. Ceci met fin à 62 ans de présence des Cigognes sur la base aérienne 102 Dijon-Longvic.

Mirage 2000-5F à Mont de Marsan en 2015 – RAFALE : Les escadrons et flottilles © Philippe AMIEL
Mirage 2000C à Beauvechain en 1986 © Serge D’hollander

Vous êtes ici : Accueil / Actualités (Menu) / Les escadrons et flottilles

error: Content is protected !!