La force aérienne grecque équipera ses Rafale du missile antinavire.
(Photo ci-dessus : Le Mirage 2000 peut emporter jusqu’à 2 missiles Exocet).
A l’occasion de la signature, le 24 mars 2022, des 6 Rafale additionnels destinés à la force aérienne grecque, MBDA confirme également un budget d’acquisition portant sur divers équipements. A ce titre, les Rafale disposeront de missiles air-air à longue portée Meteor, de missiles de croisière SCALP, ainsi que de missiles antinavires AM39 Exocet.
La conception du missile remonte aux années 1970. Sa portée se situe entre 50 et 70 km (selon l’altitude de tir). Il dispose de 2 propulseurs à propergol solide (accélération et croisière). Sa trajectoire rasante (10 à 15 m) subsonique (Mach 0,95) le rend difficilement détectable et interceptable.
Son système de guidage peut être du type “tire et oublie”, à navigation inertielle pendant la phase de croisière et à autoguidage actif en phase terminale.
L’emport du missile AM39
Sa mise en œuvre sur Rafale M remonte à 2007. La Marine Nationale l’emploie exclusivement au point ventral, “bring back capability” oblige. En conséquence, son usage à partir de porte-avions ne permet pas l’emport au point 2 de voilure, à la manière de la configuration bi-SCALP mise en œuvre par l’Armée de l’Air.
En effet, l’appontage permet de relatives configurations d’emports dissymétriques. Or, la masse de l’AM39 affiche 670 kg. Ainsi, revenir de mission après avoir tiré un seul missile obligerait vraisemblablement à devoir larguer le second avant l’appontage afin de rééquilibrer au mieux l’appareil. Si les commandes de vol électriques permettent de compenser très largement le déséquilibre provoqué par la séparation au point 2 de voilure d’un missile de cette masse, les contraintes mécaniques de l’appontage exigent une meilleure répartition.
Néanmoins, dans la mesure où les Rafale grecs n’auront pas cette contrainte, on peut imaginer l’emport du missile au point 2 de voilures. Toutefois, cette configuration ne semble pas à ce jour opérationnelle. Par ailleurs, il n’est pas certain que la force aérienne grecque débloque le budget nécessaire aux essais en vol qui valideraient cette configuration. Plus largement, on pourrait alors imaginer l’emport de 3 missiles, l’autonomie étant préservée grâce à 2 réservoirs supplémentaires de 2000 litres, et l’autodéfense avec 4 missiles air-air.
L’Exocet AM39 Block2 Mod2 sur Rafale M
Evolution numérique du missile, le Rafale M27 effectue son tir de qualification le 20 septembre 2012. Après catapultage depuis le porte-avions Charles de Gaulle, le tir se réalise dans les conditions représentatives d’un contexte opérationnel réel. Ce tir marque la fin des expérimentations militaires. Il ouvre la voie à la capacité d’emploi du missile par les Rafale M au Standard F3. Jusque-là, la capacité anti-navire était du ressort des Super Etendard Modernisés, appelés à être retirés du service en 2016, ainsi que des avions de patrouille maritime Atlantique 2.
Par la suite, la Flottille 17F effectuera son premier tir le 21 mars 2018. La Flottille 12F en réalisera un également le 13 juin 2021.
L’AM39 Exocet Block2 Mod2 fait l’objet d’une commande de 40 kits en 2009 par la Marine Nationale.
L’Exocet déjà opérationnel sur les Mirage 2000 grecs
En France, seule la Marine Nationale met en œuvre l’Exocet sur ses Rafale M. Si les Rafale “air” sont également “compatibles”, l’emploi du missile ne fait pas partie des attributions de l’Armée de l’Air et de l’Espace. En cela, son utilisation par les grecs sur la version “Air” du Rafale (EG/DG) est une première.
Par le passé, Dassault Aviation proposa d’associer l’AM39 sur le Mirage 2000 “export”. Ainsi, la Grèce commanda ses 50 premiers missiles en 1999 pour équiper ses Mirage 2000EG. Le mode air-surface du RDM (Radar Doppler Multifonctions) lui permettant l’acquisition d’un objectif à 60 Nm. La force aérienne grecque réceptionne ses AM39 entre 1998 et 2003.