Tir Mica
Le missile Air-Air MICA (MBDA) – Coût unitaire estimé : 590000 €
  • Moteur : fusée à carburant solide
  • Masse au lancement : 112 kg
  • Longueur : 3.1 m
  • Diamètre : 0.16 m
  • Envergure : 0.56 m
  • Vitesse : + Mach 4.0 “au delà ce celle de l’avion tireur”
  • Portée : 500 m à 80 km (?)
  • Altitude de croisière : jusqu’à 11000 m
  • Charge : 12 kg d’explosif
  • Les têtes du missile offrent 2 possibilités : guidage radar ou infra-rouge
  • Guidage inertiel + réactualisation par liaison de données
  • Durée de vie estimée (vieillissement) : 13 ans (source Assemblée Nationale).
  • Date d’entrée en service : 1999 (EM) et 2005 (IR)
  • Livraisons : Dernier des 540 MICA EM livré en octobre 2008, dernier des 570 MICA IR livré en 2012.
  • Livraisons à l’Inde : En 2012, l’Indian Air Force commande 500 missiles MICA pour un montant de 950 millions d’€.

 

Un Rafale du Régiment de Chasse 2/30 Normandie Niemen en configuration “Permanence Opérationnelle” (2 Mica EM et 2 Mica IR) – Août 2018 – © Pierre Gabriele
Montage d’un missile MICA-EM au point 2 de voilure sur son rail. Selon le magazine Air & Cosmos (n°1360), le MICA manœuvre à 30g après 1 minute de vol – RAFALE : Armement Air-Air © DGA
Une Liaison Avion-Missile (LAM)

Le MICA, premier missile à électronique entièrement numérisée, est un missile air-air à autodirecteur actif EMD, pulse Doppler, et pouvant être tiré sur coordonnées. Une liaison hyperfréquence avion missile (LAM) permet aussi de rafraîchir en cours de vol les données de la cible (assurée par le RBE2). Par conséquent, la LAM assure le guidage de quatre missiles tirés simultanément jusqu’à ce que chaque autodirecteur prenne en charge sa propre cible.

Sur le Rafale F3, le MICA permet au collimateur tête haute de l’avion d’afficher au pilote la probabilité de coup au but de son missile avant le tir. Par ailleurs, l’autodirecteur contribue à l’information tactique de l’équipage en opérant comme un capteur supplémentaire :

  • Grande sensibilité,
  • Algorithmes d’imagerie performants,
  • Imagerie bispectrale,
  • Acquisition automatique de cibles tout aspect,
  • Capacité d’accrochage avant ou après tir,
  • Discrimination entre cibles et leurres.
4 modes de tir

Mode 1 : tir longue distance avec liaison avion-missile. Ce mode permet d’obtenir les plus longues portées, en optimisant à chaque instant la trajectoire et le champ de recherche du missile.
Mode 2 : tir longue distance sans liaison avion-missile. Ce mode permet à l’avion tireur d’engager plusieurs cibles et de rompre le combat.
Mode 3 : tir courte distance avec accrochage de l’autodirecteur en vol (LOAL – Lock On After Launch). Ce mode permet le tir avec un très fort dépointage et l’utilisation d’un viseur de casque.
Mode 4 : tir courte distance avec autodirecteur accroché avant le tir. Le missile est totalement autonome.

Le missile est éjecté sous fuselage à 4g maximum de facteur de charge et tiré sur rail sous les ailes (point 2) et aux extrémités de voilure à 9g maximum (Air Fan n°271).

Tir de qualification en juin 1995 – RAFALE : Armement Air-Air © DGA
Juin 2007 : premier tir “over the shoulder” d’un MICA

Le 11 juin 2007, le Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) de Mont-de-Marsan a réalisé une première européenne, et peut-être même mondiale. Dans le cadre d’un tir d’évaluation technico-opérationnelle (ETO), un missile air-air Mica, tiré à partir d’un Rafale F2, a réussi à abattre une cible située en arrière et poursuivant l’avion tireur. A l’issue d’une trajectoire à 180°, le Mica a abattu sa cible, un avion-cible C-22, situé dans « les 6 h » de l’avion tireur. Ce tir, de loin le plus complexe de la série d’évaluation, teste une combinaison unique. Il implique deux Rafale (Rafale tireur et illuminateur) et un avion-cible C-22 positionné derrière le Rafale tireur. Celui-ci n’a aucun contact radar avec le C-22.

Le Rafale illuminateur manœuvre à plusieurs dizaines de kilomètres du Rafale tireur et maintient le contact grâce à une combinaison de son radar RBE2 et de la Liaison 16 (liaison de données tactique). Le Rafale illuminateur effectue la désignation de la cible grâce à son radar et transmet sa position au Rafale tireur par L.16. Celui-ci utilise alors les coordonnées transmises pour caler la navigation inertielle du Mica EM (autodirecteur électromagnétique) et tire le missile. Le Mica entre dans la zone désignée par les coordonnées, ouvre son autodirecteur, engage la cible et la détruit à une distance supérieure à la portée des missiles de combat aérien de courte portée de type Magic 2, qui aurait pu menacer le Rafale tireur. Dans un combat réel, l’avion poursuivant aurait donc été abattu avant même de pouvoir tirer son propre armement.

Une révolution dans le combat aérien

Ce tir met en jeu une combinaison unique d’éléments spécifiques : détection et transmission des coordonnées de la cible par un avion et tir à 180° sans contact radar direct par l’avion menacé. Ces essais, réalisés par l’armée de l’air et la DGA, valident la pertinence tactique de l’ensemble du système d’armes, qui allie les performances du radar RBE2, l’agilité du Mica et les capacités d’échanges d’informations de la Liaison 16. D’un point de vue opérationnel, ce tir montre que le système d’armes Rafale engage une révolution dans le combat aérien. Le RBE2 et la L16 permettent à un Rafale de tirer sur un avion le poursuivant sans que celui-ci ne soit « accroché » ou même « balayé » par son propre radar. 

MICA EM en extrémité de voilure © ?
Remplaçant des missiles Magic II et Super 530

Outre cette performance spectaculaire, les avancées par rapport aux prédécesseurs du Mica sont nombreuses. Le seul Mica, dans ses deux versions IR et EM, remplace le missile d’interception Super 530 et le missile de combat rapproché R 550 Magic II.

Les apports technologiques du MICA sont :

  • Une portée deux fois supérieure au Super 530, soit environ 80 km au lieu de 40.
  • La « No Escape Zone » largement augmentée et optimisée.
  • La fonction « Fire-and-forget » multicibles : Le Mica est beaucoup plus souple d’emploi que le Super 530 à guidage radar semi-actif qui oblige l’avion tireur à éclairer la cible pour guider le missile.
Gros plan sur l’autodirecteur IR du Mica © Thierry Murcia
Tir d’un missile MICA par un Rafale M – RAFALE : Armement Air-Air © C. Cosmao

Le Mica, associé à la liaison de données tactique L16, ouvre des perspectives d’emploi très prometteuses. Le balayage et la désignation de la cible pourraient être effectués par un avion AWACS ou un système de détection sol. Dans ces configurations, la zone balayée par le radar serait nettement plus étendue et l’avion tireur pourrait lancer son missile avec une discrétion électromagnétique totale en configuration Mica IR.

Ce tir est l’avant-dernier d’une série de 12 dans le cadre de l’ETO du Mica sur Rafale et Mirage 2000-5. Les tests déjà effectués avaient autorisé une mise en service opérationnelle sur Rafale et Mirage 2000-5 du Mica EM en 2006 et du Mica IR (infrarouge) en 2007.

Tir d’un missile MICA IR en septembre 2020 © EC 2/30 Normandie Niemen
Rail de lancement d’extrémité de voilure d’un missile MICA
Détail du pylône d’éjection latéral arrière gauche d’un missile MICA

Simulation : Tir missile MICA sous 8g (tir sur rail et non éjection sous fuselage)
Juillet 2018 : lancement du programme MICA NG

Entrés en service en 1996 et développés dans les années 80/90 (premier essai en 1991), le retrait des MICA de première génération est envisagé entre 2018 et 2030. La “Nouvelle Génération” de missiles, qui disposera également de 2 têtes possibles (IR et EM) est attendue entre 2026 et 2031 (Source). Le nouveau missile devrait conserver la même forme, masse et pouvoir s’adapter aux cibles telles que les drones.

Les optimisations porteront sur :

  • Un autodirecteur IR à capteur matriciel ayant une sensibilité supérieure,
  • Un autodirecteur EM qui disposera d’une technologie AESA,
  • Une quantité de poudre du propulseur qui devrait augmenter (réduction du volume de l’électronique), ce qui devrait accroître la portée,
  • Le propulseur qui devrait s’équiper d’une capacité à double impulsion, permettant de redonner de l’énergie au missile en fin de trajectoire,
  • Différents capteurs qui suivront l’état de santé du missile et faciliteront le Maintien en Condition Opérationnel.

La DGA signe en novembre 2018 un premier contrat d’acquisition de 200 missiles MICA NG. En mars 2021, une commande additionnelle porte à 567 le nombre d’exemplaires. Au total, le programme Mica NG représente un investissement de l’ordre de 1,8 milliard d’euros.

Rafale en configuration “supériorité aérienne” – Photo : Serge D’hollander ©
Serpentex 2014 – RAFALE : Armement Air-Air © Julien Gernez

Le missile Air-Air METEOR (MBDA) (A partir de 2019 – Standard F3-R)
  • Moteur : fusée + statoréacteur à propergol solide et à poussée régulée
  • Masse au lancement : 185 kg
  • Longueur : 3,65 m
  • Diamètre : 0,18 m
  • Envergure : 
  • Vitesse : + Mach 4
  • Portée : + 100 km
  • Altitude de croisière : 
  • Guidage inertiel + réactualisation par liaison de données (LAM) + radar actif en fin de course
Les premiers essais de séparation se sont déroulés début octobre 2012

L’Assemblée Nationale estime à 350 millions d’euros le programme d’intégration sur Rafale et tous les tirs de développement ont été clos en 2012.

Rafale Marine M1 équipé de missiles METEOR et MICA. © Dassault Aviation

Portés au Standard F3R, l’ensemble des Rafale sera en mesure de tirer le missile METEOR.

Tout comptes faits, 5 tirs d’essais ont été nécessaires entre début 2015 et 2017. Le premier  tir propulsé remonte à avril 2015. Mars 2016 : troisième tir guidé réalisé par le rafale B301 équipé d’un RBE2 AESA. Le 5ème et dernier tir a lieu en avril 2017 : à cette occasion, le missile se voit réassigné une nouvelle cible pendant sa course via sa Liaison Avion-Missile (Source : Fox Three n°19).

Séparation d’un missile Meteor à partir d’un LM3088 – RAFALE : Armement Air-Air
Premier tir propulsé d’un Meteor en avril 2015

Tir d’un missile Meteor par un Rafale B – RAFALE : Armement Air-Air

Architecture du missile METEOR
5 tirs programmés en 2019

Les 2 premiers tirs d’expérimentation ont lieu le 13 février 2019. Ils sont effectués par 2 Rafale de l’Armée de l’Air et de la Marine (CEAM et CEPA/10S) fraîchement portés au standard F-3R. Un troisième tir associé à un missile Mica est assuré fin février 2019. 5 autres tirs sont prévus courant 2019 afin d’établir l’Expérimentation Technico-Opérationnelle du Meteor (ETO). La DGA assure la mise à disposition de cinq cibles Mirach et de deux BansheeJet 80.

Rafale EH avec 2 missiles Mica et Meteor (mars 2021) © Vincent Vannier

Début 2021, le Meteor arrive dans les forces © J. Girardin

Le missile Air-Air R550 Magic II (MATRA)

Avec l’arrivée du Standard F2, le MICA IR remplace le Magic II exploité uniquement sur les Standard F1 de la Marine.

  • Portée : < 15 km
  • Masse : 89 kg
  • Charge militaire : 12.5 kg
  • Longueur : 2.75 m
  • Diamètre : 0.15 m
  • Envergure : 0.66 m
  • Guidage : infra-rouge passif (capacité “fire and forget”)
  • Son capteur IR permet un tir “multi-secteurs”.

L’autodirecteur (AD) du Magic II accroche sa cible soit de manière autonome (balayage AD), soit sur désignation d’objectif par le RBE2. Le Magic II permet (comme le MICA IR) une fonction veille infrarouge en tant que capteur embarqué.

Rafale M au Standard F1 équipé d’un missile Magic II – RAFALE : Armement Air-Air

A noter que le pylône d’emport (extrémité de voilure) du Magic II est toujours utilisé dans le cadre des présentations du Rafale Solo Display, quand celui-ci est équipé des “Smokewinders”. Photos © Eric Coffinet


Septembre 2008 : première campagne de tir ai-air pour le Rafale

Onze Rafale, biplaces et monoplaces, de l’escadron de chasse 1/7 “Provence” de Saint-Dizier participent à leur première campagne de tir sur la base aérienne 126 de Solenzara.

Cet entraînement se déroule du 15 au 26 septembre 2008. Au cours de cette campagne, une vingtaine de pilotes de chasse, dont quelques jeunes nouvellement affectés, profitent de la zone aérienne D 67 réservée pour l’entrainement au tir air/air au canon sur cibles remorquées et l’exécution de missions de combat aérien. L’enjeu pour ces pilotes consiste à décrocher la qualification “air-air”, indispensable pour assurer la mission de défense aérienne et mettre en œuvre la posture permanente de sûreté aérienne. En deuxième semaine, entre le 22 et le 26 septembre, les pilotes poursuivront leur entraînement par des activités de tir air/sol sur le champ de tir de «Diane». (Source)


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