Le Rafale B316 s’écrase en Corrèze le 07/12/2007
Le pilote, le Capitaine Emmanuel “Bouba” Moriuser décède.
Les investigations montrent que le contexte du vol a pu exposer le pilote à une illusion sensorielle capable de provoquer sa désorientation spatiale. Celle-ci a pu conduire à la perte de référence d’altitude dont la récupération trop tardive n’a pas permis d’éviter la collision avec le sol.
Plus d’informations sont disponibles sur le Rapport public BEAD 2007-023-a-1.
Ci-dessous, l’analyse d’un ancien pilote de chasse sur Rafale, Pierre-Henri “Até” CHUET :
Sortie de piste à Lann-Bihoué le 22/05/2008 pour le Rafale M16
Sans conséquences pour l’homme et la machine, le pilote s’éjecte.
De permanence opérationnelle, l’incident s’est produit à 10h34. Après une navigation de 50 Nm, le pilote effectue une finale ILS et se présente à l’atterrissage sur la piste 25. Dans ce sens, seuls 2230 mètres sur les 2400 que comptent la piste sont disponibles. Le contrôle aérien annonce la piste mouillée avec des flaques d’eau à la croisée. L’appareil pèse 16.1 tonnes. Le pilote se pose à 1780 mètres de piste restante, à une vitesse de 138 kts.
Dans cette configuration, le logiciel MCP de calcul de performances du Rafale M donne une longueur de roulement de 1763 mètres. La marge de manœuvre par rapport à la distance de roulement disponible est donc nulle.
Alors qu’il est sous une averse de pluie et qu’il arrive à la fin de la piste, l’appareil dérape. Le pilote se rend compte qu’il ne pourra pas s’arrêter avant la fin de la piste. Il réussit à éviter les antennes situées dans l’axe de piste et s’éjecte juste avant de traverser une route en contrebas. Source.
Le rapport public BEAD 2008-008-A détaille les causes de l’accident. Après inspection, le Rafale M16 repartira en vol peu après l’incident.
Une patrouille de Rafale, M22 et M25, se percutent en vol le 24/09/2009
Collision au dessus de la Méditerranée. En vol d’essais, l’un des 2 pilotes décède : le Capitaine de Frégate François Duflot.
La configuration de chaque appareil était la suivante :
- Le M25 emportait 4 AASM à guidage GPS, 4 missiles MICA et 2 réservoirs supplémentaires.
- Le M22, disposait de 6 GBU-12, 2 MICA et 2 réservoirs supplémentaires.
AASM et GBU ne disposaient pas de charges explosives (inertes).
Les causes de l’événement relèvent du facteur humain. La surveillance visuelle présumée exercée par Azur 430 ne lui a pas permis de détecter l’autre avion en raison d’une mobilité réduite.
L’individualité des projets d’action des pilotes a vraisemblablement contribué à l’événement : il est probable que des schémas mentaux inadaptés ont favorisé des représentations de la situation différentes et n’ont pas alerté les pilotes de l’aspect conflictuel des trajectoires. L’imprécision de la procédure de séparation des avions conduit à la convergence des trajectoires.
Le contexte routinier du vol et la faible charge de travail occasionnée ont affaibli les défenses des pilotes contre les dangers de la manœuvre de séparation des avions. Les causes de cette déficience peuvent résulter de plusieurs facteurs :
- absence d’autorité dans ce vol entre pilotes de même qualification
- sous-estimation des dangers associés à la manœuvre
- briefing minimal
- manque d’expérience récente d’Azur 430 pour le vol en patrouille.
François Duflot (11F) s’illustra le 30 août 1999, en réalisant le 200e appontage sur le pont du Charles de Gaulle à bord d’un Super Etendard.
Rapport public BEAD 2009-010-a
28/11/2010 : le Rafale M18 est perdu au large du Pakistan
Une surestimation des risques par le pilote du Rafale M18 est à l’origine du crash.
Moins d’un quart d’heure après le catapultage, un voyant signale un problème de carburant. Le pilote décide légitimement de faire demi-tour pour revenir sur le porte-avions, mais pour une raison liée aux manœuvres à la mer, il doit attendre un peu car le porte-avions ne peut le “ramasser” tout de suite.
Pour se poser, il lui faut s’alléger suffisamment afin d’accrocher sans dégât les brins d’arrêt de la piste car l’avion est alors lourdement chargé : deux gros réservoirs supplémentaires et plusieurs bombes.
Le pilote utilise alors ce que l’on appelle le “vide-vite“, cependant, pour une raison inconnue, le Rafale doit ensuite se ravitailler auprès d’un autre appareil. Malheureusement, le carburant transféré est aussitôt rejeté dans l’air, à cause du vide-vite toujours en fonctionnement. En effet, une fois le dispositif des réservoirs percuté, ceux-ci ne peuvent plus se refermer et la seule manière de fermer le système est de larguer les réservoirs, or le pilote ne l’a pas fait.
L’appareil perdant son carburant, il tombe rapidement en panne sèche, conduisant le pilote à s’éjecter et l’avion à s’écraser dans l’océan indien. Source
2011 : collision aviaire sur le Rafale M11 (bird strike)
Dans un rapport de janvier 2017, la DGAC répertoriait environ 800 collisions animalières chaque année. Il qualifie de “sérieuses” une soixantaine d’entre elles, remettant ainsi en cause le déroulement des vols. Les rapaces représentent la plus grande menace, avec 25% des collisions avec dommages, en particulier pendant les phases de décollage et atterrissage.
Sans conséquences pour le pilote, c’est la maquette de l’OSF du Rafale M11 qui en fait les frais courant 2011. En effet, pour des questions budgétaires, l’intégralité du parc Rafale ne dispose pas d’une Optronique Secteur Frontal fonctionnelle. Cet équipement, plug and play, est parfois remplacé par une maquette (gueuse), qui en reproduit la masse et l’aspect extérieur.
02/07/2012 : le Rafale M24 s’écrase en Méditerranée
A environ 70 milles au sud-est d’Alicante, en Espagne. Source. Au moment de l’accident, l’appareil de Marine nationale participait à un entrainement au combat aérien avec un F/A-18 du porte-avions américain USS Eisenhower.
Il semble que le souffle des réacteurs du F-18 ait endommagé les sondes multifonctions (anémométrie) du Rafale. En conséquence de quoi, le système des commandes de vol électriques reçoit de mauvaises informations. Ainsi, le pilote se retrouve dans l’incapacité de manœuvrer l’appareil.
Le pilote français a pu s’éjecter à temps de son avion, le Rafale M24. Il a été récupéré par un hélicoptère américain et a été transféré à bord du Charles de Gaulle, où il a été pris en charge par l’équipe médicale. La carcasse de l’appareil a coulé par grands fonds, la frégate Forbin a été chargée de récupérer les débris flottant à la surface.
Casse d’une perche de ravitaillement en vol sur le Rafale B317 en 2014
C’est pendant l’opération SERVAL que cet appareil casse sa perche de ravitaillement en vol.
Alors que l’équipage traverse des turbulences, un mouvement d’oscillation provoque la casse de l’extrémité de la perche de ravitaillement, mais sans plus de dommages, le Rafale B317 parvient à se poser sur un terrain de déroutement.
Collision entre le Rafale M27 et son tracteur de manœuvre en mai 2014
C’est semble-t-il une rupture de la barre de remorquage qui a conduit le Rafale M27 à heurter son tracteur de manœuvre courant mai 2014.
Le M27 c’était illustré en septembre 2012 par un tir Exocet “bon de guerre”.
26/01/2015 : 2 Rafale endommagés à l’occasion du TLP (Espagne)
Un avion de combat F-16D grec s’écrase sur un des parkings de la base où stationnent des aéronefs et du personnel de nationalités différentes, dont plusieurs Français.
Nous déplorons la mort de neuf aviateurs français. Cinq autres Français sont grièvement blessés. L‘accident fera au total 11 morts et 20 blessés dans les rangs français, grecs et italiens.
Vraisemblablement, c’est le compensateur de lacet du F-16D qui avait accidentellement été calé sur “lacet maximal à droite” (12°), entraînant l’appareil inexorablement vers la droite après son décollage, et son crash.
Les Rafale endommagés sont les B333 et B335.
13/10/2015 : le Rafale M29 largue par erreur ses 2 Réservoirs Pendulaires Largables
Au retour d’un vol d’instruction, le leader d’une patrouille de deux Rafale M demande à son équipier de vidanger une partie de son carburant afin d’atteindre la masse maximale autorisée à l’atterrissage.
Cependant, lors de cette manœuvre, l’équipier n’actionne pas la bonne commande et largue ses deux réservoirs pendulaires (RPL).
Le rapport public BEAD 2015-rafale-m29 relate en détail les circonstances de l’incident.
Crash d’un Rafale égyptien le 28/01/2019
Le Major Mohtady “Cobra” Shazly se tue dans le crash de du Rafale EM02 lors d’un vol d’entrainement. (Source Defens’Aero)
(En attente de plus amples informations …)
Éjection du passager arrière d’un Rafale B au décollage de Saint Dizier le 20/03/2019
Un passager civil qui prenait place à bord d’un Rafale biplace (358) de l’armée de l’Air dans le cadre « d’un vol d’information » s’éjecte au décollage. La verrière étant détruite par l’éjection, le pilote est légèrement blessé au visage, mais parvient à poser l’appareil sans plus de dommages. Âgé de 64 ans, il est hospitalisé afin de passer des examens approfondis.
Dans l’attente du rapport d’enquête, il semble a priori qu’il ait accidentellement manœuvré la poignée d’éjection, mais à des fins de sécurité, une partie de la flotte de Rafale (Air et Marine) sera clouée au sol pendant un semaine. (Source Defens’Aero).
Un Rafale percute une ligne électrique le 17 février 2021
Juste après leur décollage de la base aérienne d’Orange, deux Rafale entament un vol d’entraînement en très basse altitude en direction du village du Castellet. L’un d’eux percute une ligne haute tension et coupe au passage des câbles électriques. De retour à Orange, l’équipage parvient à poser l’appareil en toute sécurité.
Ce Rafale, un biplace de la 4e Escadre, montre finalement peu de dommages. L’appareil est le Rafale B320.
Ci-dessous, l’analyse d’un ancien pilote de chasse sur Rafale, Pierre-Henri “Até” CHUET :
Le Rafale M41 endommage sa perche de ravitaillement en vol le 07 février 2022
Collision en vol des Vautour Bravo au meeting de Cognac le 22 mai 2022
Deux Rafale entrent en collision en vol le 14 août 2024
Le président Emmanuel Macron confirme la tragique nouvelle sur le réseau X dans la nuit : “Nous apprenons avec tristesse les décès du capitaine Sébastien Mabire et du lieutenant Matthis Laurens, lors d’un accident aérien en mission d’entraînement en Rafale. La Nation partage la peine de leurs familles et frères d’armes de la Base aérienne 113 de Saint-Dizier.”
In memoriam :
- CNE Sébastien “Root” Mabire : Pilote de chasse depuis 2013, il commence sa carrière opérationnelle au sein du régiment de chasse 2/30 Normandie-Niémen avant d’être instructeur au sein de l’escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, depuis août 2022. Chef de patrouille, commandant d’escadrille, plus de 2000 heures de vol dont 47 missions de guerre.
- LTT Matthis “Lolo” Laurens : Pilote de chasse breveté en 2021, il était affecté sur Rafale au sein du régiment de chasse 2/30 Normandie-Niemen depuis novembre 2023. Il poursuivait son instruction au sein de l’escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine en qualité de stagiaire. 800 heures de vol.
Dans l’attente du rapport du Bureau Enquêtes Accidents Défense …
NDLR : suite à la disparition de ces pilotes, la rédaction d’omnirole-rafale.com s’associe à la douleur des familles, ainsi qu’à celle des proches et de la grande famille de l’Armée de l’Air et de la Marine Nationale.
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