1ère partie : le marché, la concurrence
2013 : Les hypothèses d’exportation du Rafale (Rapport de l’Assemblée nationale 1551)
Le projet de loi de programmation militaire prévoit l’acquisition de 26 avions de combat Rafale supplémentaires, à hauteur de 11 appareils en 2014, 11 en 2015, quatre en 2016 et aucun entre 2017 et 2019. Ce calendrier de livraison est le fruit d’un compromis entre le format des armées arrêté par le Gouvernement, les capacités budgétaires mises à disposition du ministère de la Défense et la logique de production industrielle de Dassault Aviation. Afin de maintenir son rythme de production en 2016, l’entreprise compte sur des ventes d’exportations à un ou plusieurs États étrangers, dont l’Inde.
En réponse au rapport de la Cour des comptes de 2010, le ministère de la Défense a estimé le coût de production unitaire du Rafale à près de 100 millions d’euros : une modification des commandes sur ce programme aurait donc pour conséquence directe un écart très significatif avec la trajectoire financière actuellement fixée dans le projet de loi de programmation militaire. Cette fragilité intrinsèque a donc suscité la création d’une « clause de revoyure », inscrite à l’article 4 bis du présent projet de loi, prévoyant une première actualisation avant la fin de l’année 2015, qui se fondera notamment sur la base des résultats obtenus.
Exporter le Rafale : une nécessité économique et industrielle
Il convient toutefois de souligner que le délégué général pour l’armement, M. Laurent Collet-Billon s’est montré plutôt confiant dans les perspectives d’exportation du Rafale en indiquant travailler « à la vente de 126 Rafale à l’Inde – dont dix-huit fabriqués en France – et de 36 appareils au Qatar – même si ce chiffre n’est pas encore arrêté. Je suis persuadé que nous réussirons à conclure le marché avec l’Inde, même si nous pourrions attendre jusqu’à la fin de l’année 2014 pour des raisons de fonctionnement administratif, d’attention portée par les Indiens au respect des procédures, de calendrier politique et de nécessité d’adapter certains de leurs équipements au Rafale. Sur ce dernier point, l’intérêt de l’opération avec le Qatar réside dans la proximité de la définition technique des avions avec la nôtre. À plus long terme, le Brésil pourrait réapparaître comme un marché potentiel ».
Dans le même sens, le ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Drian, s’est déclaré « optimiste sur la capacité de Dassault Aviation à conclure des contrats permettant la continuité de son plan de charge (…). Les toutes récentes déclarations du PDG du groupe, M. Éric Trappier, nous confortent dans cette analyse ».
Ce dernier a en effet déclaré que « nous avons besoin de construire un Rafale par mois, et onze par an, pour conserver la capacité de production de cet avion. Nous avons fait le pari de produire à cette cadence jusqu’en 2016 pour équiper l’armée française, ce qui laisserait à l’État et à l’industrie le temps de mettre en commun leurs efforts en vue d’obtenir un contrat à l’exportation dans un des pays où les négociations sont assez avancées ».
L’emprise politique du F-35 américain sur l’Europe
En mai 2024, 990 appareils ont été livrés à travers le monde, sur 29 bases aériennes américaines ou alliées. La flotte affiche 842000 heures de vol et le F-35 est opérationnel dans 12 pays (IOC).
A terme, l’Europe mettra en œuvre environ 600 Lockheed Martin F-35. Leurs bases de stationnement seront :
- Royaume Uni (RAF Marham) : 35 F-35B en service et 13 en cours de livraison (l’engagement initial porte sur un total de 138 F-35B).
- Pay-Bas (Volkel, en 2022 et Leeuwarden) : 39 F-35A en service et 13 en cours de livraison.
- Italie (Amendola et Ghedi en 2022) : 24 exemplaires en service et 66 en commande (F-35A et F-35B).
- Norvège (Ørland et Evenes en 2022) : 40 F-35A en service et 12 en cours de livraison.
- USAFE (RAF Lakenheath à partir de 2022) : 31 F-35A en service et 17 en cours de livraison.
- Danemark (Skrydstrup, en 2023) : 10 F-35A en service et 17 F-35A en cours de livraison.
- Belgique (Florennes en 2025 et Kleine-Brogel en 2027) : 34 F-35A en commande.
- Pologne (Łask en 2026 et Świdwin) : 32 F-35A en commande.
- Finlande (Rovaniemi et Kuopio entre 2028 et 2030) : 64 F-35A en commande.
- Allemagne (Büchel en 2026) : 35 F-35A en commande.
- Suisse (Payerne, Meiringen et Emmen entre 2027 et 2030) : 36 F-35A en commande.
- République tchèque (2029) : 24 F-35A en commande.
- Grèce (Andravida en 2028) : 20 F-35A en commande.
C’est finalement avec 5 ans de retard que le Pentagone annonce la production “à plein régime” du F-35 en mars 2024.
F-35 : coûts de fonctionnement
Le coût unitaire du F-35A s’élève à 79 millions de dollars en 2020, tandis que l’heure de vol “devrait” atteindre 25000 $ en 2025. Quant à la version “Block 4” qui devrait permettre au F-35 de tenir ses promesses, elle devrait être opérationnelle en … 2029.
Le saviez-vous ? En 2022, le coût de l’heure de vol du F-35 s’affiche à 42000 $. A titre de comparaison : 27000 $ pour un F-16, 25000 $ pour un A-10C, 30000 $ pour un F/A-18E/F, 40000$ pour un Av-8B. Cela peut paraître bien peu en comparaison des 95000 $ pour les RC-135, 120000 $ pour les E-8C Jstars ou 372000 $ pour les E-4B.
La formation des pilotes de F-35A dépend de leur expérience. Pour un ex-pilote de F-16, elle consiste en 6 semaines de cours, 36 séances de simulateur et 26 vols réels. Pour des pilotes “ab initio”, il faut compter 7 mois et demi, comprenant 37 vols et 44 séances de simulateur. La formation s’effectue aux Etats-Unis, obligeant les pays acquéreurs à stationner de manière permanente une partie de leurs F-35A/B sur les bases aériennes de Luke en Arizona, au Beaufort en Caroline du sud.
F-15 (Boeing), F-16 (Lockheed Martin) et F-18 (Boeing) toujours dans la course
Gripen (Saab) et Typhoon (Eurofighter) : les rivaux européens
Espoir de reconquête pour la Russie
Les grandes ambitions de la Chine
La Turquie accélère ses projets nationaux
La Corée profite de l’appui des Etats-Unis
En avril 2021, Korea Aerospace Industries dévoile son KF-21 “Boramae” dont la cellule s’inspire du Lockheed Martin F-22 Raptor. 10 points d’emports devraient lui permettre l’usage de missiles Meteor, IRIS-T ou Sidewinder. L’Indonésie finance à hauteur de 20% les coûts de développement du programme.
Deux réacteurs General Electric F-414 d’origine américaine motorisent le KF-21 dont la masse à vide est de 11,8 tonnes. La plupart des équipements internes sont de fabrication locale (Hanwha Systems) : radar AESA, IRST, liaison de données, affichages cockpit.
2ème partie : les prospects
MALAISIE (18 appareils ?) : remplacement des Mig-29 (Site Internet officiel : Rafale for Malaysia)
Que dire de ce petit état d’Asie du sud-est ? 900 millions d’euros de budget de la défense par an et 18 appareils en appel d’offre … La Malaisie ambitionne de remplacer sa flotte de 18 Mig-29 N entrés en service en 1995 (dont 2 biplaces). Une dizaine resteraient en service en 2018.
A noter que la Malaisie utilise également 18 Sukhoi-30 MKM, ainsi que 8 F-18D et 13 BAe Hawk. Les 5 derniers Northrop F-5 ont été retirés du service en 2014.
En 2023, la Malaisie commande 18 KAI FA-50 Fighting Eagle. Les appareils disposeront d’un radar AESA, ainsi que ce nacelles Sniper ATP. Le FA-50 dérive du T-50, un avion d’entrainement. Dans sa version “Fighting Eagle“, il dispose de 2 configurations : air-air avec 2 missiles AIM-9 et 2 réservoirs supplémentaires, de même qu’une version air-sol avec 2 missiles air-air, 2 bombes de 250 kg et un réservoir supplémentaire de carburant. Son rayon d’action est d’environ 500 à 700 Km.
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COLOMBIE (15 appareils) : un successeur pour les Kfir
En novembre 2019, divers articles de presse évoquent la proposition faite par la France d’un “Pack Rafale”. Lancé il y a 2 ans, l’appel d’offre était jusqu’à présent ciblé par Airbus avec son Typhoon, Saab avec le Gripen E/F, ainsi que Lockheed Martin et son F-16 Block 70. L’offre française portait sur 12 Rafale, incluant le financement et un transfert de technologie “ITAR free”. En conséquence, la transaction serait sans contrainte vis à vis des Etats-Unis.
Vraisemblablement, Dassault Aviation semble communiquer une nouvelle offre à la Colombie en mai 2021. Dans le même temps, les Etats-Unis approchent une nouvelle fois la Colombie en proposant une quinzaine de F-16C/D Block 50. Par ailleurs, courant 2022, Bogota semble également s’intéresser à quelques F-16 danois désormais remplacés par des F-35A. Finalement, ces F-16 partiront en Argentine.
En juin 2022, Dassault Aviation communique à Bogota une offre pour 15 Rafale neufs et une option pour 9 autres. Finalement, le 21 décembre 2022, le ministère colombien de la défense fait connaître sa préférence pour le Rafale F3-R, avec l’intention d’en commander 16 exemplaires. Vraisemblablement, le Rafale répond le mieux aux besoins colombiens face aux trois autres candidats. En fin de compte, début janvier 2023, Bogota admet ne pas être en capacité de financer le programme. L’acquisition ne devrait pas intervenir avant 2025 ou 2026 et se limiterait désormais à 12 Rafale pour faire face à la concurrence du Gripen.
Des Mirage depuis les années 70
La Force aérienne colombienne (FAC) avait encore des Mirage 5 en service jusqu’en 2011. La commande de 18 appareils remontait à 1972. Leur modernisation s’effectue en 1987 avec l’acquisition de 13 premiers Kfir C7 auxquels s’ajoutent 13 autres appareils en 2008 au standard C10.
Pour la Colombie, l’objectif consiste à remplacer les Kfir, vieillissants malgré une récente modernisation orchestrée par Israel Aerospace Industrie. 21 appareils reçoivent de nouveaux réacteurs GE J-79 et un radar Elta System AESA en 2017. Selon l’avionneur, les Kfir C10 disposent d’une avionique proche des F-16 Block 52.
Fin 2024, plusieurs médias suédois assurent que la Colombie choisira le JAS-39 Gripen E/F pour remplacer ses Kfir à bout de souffle. Cela, aux dépens du Rafale de Dassault Aviation et du F-16V de Lockheed-Martin.
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UKRAINE (12 appareils ?) : des Rafale pour remplacer Su-27 et Mig-29
En mai 2020, le gouvernement de Kiev adopte le plan « Air Force Vision 2035 » afin de moderniser son aviation de combat. L’objectif semble d’ouvrir le marché aux industriels occidentaux. Ce plan de modernisation doit se dérouler en 2 temps. La première étape vise à acquérir 6 à 12 nouveaux avions de combat entre 2023 et 2025. Ceci afin de commencer des activités de test et d’évaluation opérationnelles. Puis, entre 2025 et 2030, il s’agira d’acquérir une trentaine d’avions supplémentaires.
En mars 2021, selon le site Internet Intelligence Online, le Rafale pourrait s’opposer au F-18 Super Hornet dans ce marché jusqu’à présent maîtrisé par l’industrie russe.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie redistribue les cartes
Cependant, en février 2022, la Russie envahie l’Ukraine. Face aux pertes de son aviation de chasse, son président, Volodymyr Zelensky demande l’aide de l’OTAN. Une coalition de pays européens semble alors pouvoir céder des F-16 à l’Ukraine. En effet, Pays-Bas, Danemark, Pologne et Belgique pourraient se séparer d’appareils. Dans l’attente de décisions, l’Ukraine adapte en urgence des missiles AGM-88 HARM, SCALP-EG et Storm Shadow sur ses Mig-29, Su-24 et Su-27.
En août 2023, les Etats-Unis approuvent l’envoi de F-16 à l’Ukraine par le Danemark et les Pays-Bas. Du moins, Washington donne des garanties officielles à Copenhague et Amsterdam, indiquant que le pays accélérera l’approbation de toutes les demandes de transfert de F-16 à l’Ukraine pour que Kiev reçoive des avions lorsque ses pilotes auront été formés. Les Pays-Bas et Danemark officialisent le transfert à l’Ukraine de F-16 le 20 août 2023 : 24 pour les Pays-Bas et 19 pour le Danemark. La formation des pilotes ukrainiens s’effectue au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Danemark et en Roumanie.
Printemps 2024, la Norvège confirme l’envoi de 12 F-16 à l’Ukraine, ainsi qu’une dizaine d’autres pour pièces détachées. Fin mai, c’est au tour du gouvernement belge de valider le transfert de 30 F-16. A terme, 85 F-16 devraient donc rejoindre l’Ukraine. Les premières livraisons débutent durant l’été avec des appareils danois.
Des F-16 … et des Mirage 2000-5 français pour l’Ukraine
En avril 2024 débute la formation de pilotes ukrainiens en France. L’entrainement au combat aérien s’effectue sur la base aérienne 120 de Cazaux sur Alphajet. Compte tenu des missions de l’EE 3/8 Côte d’Or, il est tout à fait probable que les pilotes reçoivent également une instruction au Close Air Support. Les premiers stagiaires ukrainiens obtiennent leur brevet en septembre 2024.
A l’occasion d’une interview télévisée en juin, le Président Macron annonce également la cession à l’Ukraine de Mirage 2000-5. Prélevés sur le parc de l’Armée de l’Air, les appareils rejoignent Cazaux pour leur permettre d’embarquer des munitions air-sol. Sur les 28 Mirage 2000-5 que compte l’Armée de l’Air début 2024, 6 rejoindront l’Ukraine début 2025.
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INDE (114 appareils) : appel d’offre MRFA (ou MMRCA)
Après avoir finalement mis un terme au programme MMRCA par l’acquisition de 36 Rafale “sur étagère” en 2015, l’Inde lance une nouvelle procédure en 2018 : MRFA. Ce programme (Multi-Role Fighter Aircraft) oppose le Lockheed Martin F-21 (sur une base de F-16), le SAAB Gripen, le Boeing F-15EX, l’Eurofighter Typhoon et le Rafale. Deux avions russes seraient également en lice : Su-35 et Mig-35.
Cet achat comprendrait une première tranche de 54 avions : 18 achetés à l’étranger et 36 fabriqués en Inde, sous la forme d’un partenariat labellisé “Make in India“.
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BENGLADESH (12 appareils) : des Rafale pour remplacer Mig-29 et Chengdu F-7
Depuis 2017, le Bengladesh semble s’intéresser au Rafale. En effet, ce voisin frontalier de l’Inde cherche un successeur à ses 8 Mig-29 biplaces et 36 Chengdu F-7. L’entrainement des pilotes s’effectuant principalement sur 13 Yak-130, 15 Hongdu JL-8 et 7 Aero L-39. Pour concrétiser ce programme, Dacca disposerait d’un budget d’environ 3 milliards de dollars. En compétition avec le Typhoon, l’acquisition de Rafale porterait sur une douzaine d’appareils.
Courant 2021, le Bengladesh décline une proposition russe de Mig-35.
En octobre 2024, le premier ministre Mohammad Yunus semble davantage réceptif à l’offre française. Dès lors, les médias locaux rapportent qu’une commande de Rafale pourrait s’effectuer en deux lots : un premier portant sur 3 appareils biplaces et 1 monoplace provenant des stocks de l’Armée de l’Air, tandis qu’un second se baserait sur 8 monoplaces neufs. Néanmoins, le gouvernement bangladais dément l’information le 27 octobre.
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PEROU (14 appareils ?) : un successeur pour les Mirage 2000
En décembre 1982, le Pérou commande à la France 24 Mirage 2000 P et 2 Mirage 2000 DP pour l’entraînement. Cependant, en raison de difficultés économiques, Lima réduit sa commande. Actuellement, 10 Mirage 2000 P et 2 Mirage 2000 DP sont toujours en service au sein de l’Escuadron Aerea 411 “Hawk”.
En 2009, les Mirage 2000 font l’objet d’une modernisation afin de préserver leur potentiel. La flotte aérienne péruvienne met essentiellement des matériels russes : hélicoptères Mi-24 et Mi-25 Hind, des avions de combat SU-20, SU-22, SU-25 ainsi que des MiG-29 Fulcrum, ces derniers ayant été acquis en 1996 auprès de la Biélorussie.
Durant le salon du Bourget 2019, une délégation péruvienne s’affichait aux côtés de Rafale … étudiant une succession au Mirage 2000 ?
Courant 2024, le Pérou se rapproche de la Corée afin d’acquérir une vingtaine d’avions de combat légers KAI FA-50. Parallèlement, il est également fait état d’une participation au programme du nouveau chasseur KF-21. En effet, l’Indonésie réduisant sa participation au développement du KF-21, Séoul cherche de nouveaux partenariats.
En octobre 2024, le ministère péruvien de la Défense, Walter Enrique Astudillo Chávez, confirme un plan pour acquérir 24 nouveaux avions de combat. Il indique que son financement se ferait grâce à un prêt d’environ 2 milliards de dollars auprès de la Banco de la Nación, l’objectif étant d’abord d’acquérir un premier lot de 12 appareils, à l’issue d’un appel d’offres pour lequel Dassault Aviation, Saab et Lockheed-Martin sont sollicités. Les premières livraisons devraient avoir lieu 3 ans après la signature du contrat. Egalement, il semble que le Pérou ait analysé les offres portant sur 11 avions de combat différents. Les plus coûteux, sans support technique et sous sanctions économiques ayant été éliminés.
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IRAK (14 appareils ?) : compléter la flotte de F-16C/D avec des Rafale d’ici 2026
Ce sont essentiellement des appareils soviétiques qui équipent l’Irak depuis la révolution du 14 juillet en 1958. La France équipera néanmoins Bagdad de 121 Mirage F1EQ/BQ entre 1981 et 1989.
En 2011, l’Irak commande 18 F-16C/D Block 52, puis 18 appareils supplémentaires en 2012. Lockheed Martin livre le premier appareil en juin 2014. Courant 2021, 34 F-16 seraient en service et stationnent sur la base irakienne de Balad Southeast et américaine de Tucson en Arizona.
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OMAN (12 à 18 appareils ?) : des Rafale pour varier sa flotte
Alors que le Sultanat d’Oman dispose de 12 Typhoon dont la commande remonte à 2011, deux acquisitions de F-16 C/D complètent la flotte avec 24 exemplaires. Diverses sources évoquent en avril 2024 l’intérêt de Mascate pour le Rafale.
C’est entre 2005 et 2006 qu’Oman réceptionne ses premiers F-16C/D. A cette époque, le pays devient le 23e utilisateur export du F-16. Parmi les équipements, figurent des missiles anti-navires AGM-84D Harpoon, ainsi que la nacelle de reconnaissance Goodrich DB-110. Celle-ci offre une capacité de communication en temps réel vers une station au sol, ainsi qu’une imagerie en cabine de pilotage. Les Typhoon, quant à eux, mettent en œuvre le missile air-air MBDA ASRAAM en lieu et place de l’habituel IRIS-T. La commande s’accompagne de 8 Hawk d’entrainement.
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PHILIPPINES (25 à 40 appareils ?) : moderniser son aviation avec des Rafale
Alors que la Philippine Air Force (PhAF) comptait parmi les plus modernes en Asie du sud dans les années 60, problèmes économiques et lutte contre les factions antigouvernementales conduisent à un affaiblissement de ses capacités. Par ailleurs, l’USAF quitte la base aérienne de Clark en 1991, alors qu’en même temps, Manille refuse de renouveler l’accord de 1947 autorisant les Etats-Unis à utiliser les bases militaires du pays. Dès lors, la défense aérienne du pays repose sur dizaine de Northrop F-5.
En 1996, conscient de la situation, le gouvernement élabore une loi de programmation sur 15 ans pour moderniser les armées. Cependant, la crise économique asiatique de 1997 met fin à son ambition. Les Philippines retirent du service ses F-5 en 2005, laissant la police du ciel à quelques SIAI Marchetti S-211, un appareil d’entrainement d’origine italienne. Il faut alors attendre 2015 pour voir arriver une douzaine de FA-50PH en provenance de Corée.
Fin 2019, l’achat d’avions de combat multirôle se précise. Le pays sélectionne le Lockheed MartinF-16V et le SAAB Gripen. Egalement, en 2017, 6 A-29 Super Tucano viennent renforcer les OV-10 Bronco d’attaque au sol. Finalement, en 2024, les Philippines étendent leur appel d’offre. Aux F-16V et Gripen, s’ajoutent l’Eurofighter Typhoon, le KAI KF-21, le TAI Kaan, le F-15EX de Boeing ainsi que le Rafale de Dassault Aviation. Le budget s’élèverait à 5 ou 7 milliards de Dollars.
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ARABIE SAOUDITE (54 appareils) : le Rafale à la place de nouveaux Typhoon
Alors que l’Arabie Saoudite signe l’acquisition de Tornado auprès du Royaume-Uni en 1985, Riyad manifeste néanmoins son intérêt pour le Mirage 4000. En effet, le prototype de Dassault Aviation fait preuve d’excellentes performances. D’un point de vue autonomie en haute ou basse altitude, il est même supérieur au F-15C dont l’Arabie Saoudite dispose déjà. Fin 1986, une mission saoudienne se déplace à Istres pour assister à une nouvelle présentation du Mirage 4000. En avril 1987, Serge Dassault présente l’avion, de même que le Rafale A au roi Fahd et à l’état major de la force aérienne saoudienne. Le contrat ne se concrétisant pas, l’appareil réalise son 336e et néanmoins dernier vol le 8 janvier 1988.
Actuellement, la force aérienne saoudienne (Al Quwwat al Jawwiya as Saudiya), se compose de :
- 62 Boeing F-15C/D (livrés à partir de 1981).
- 72 Boeing F-15S (livrés entre 1995 et 1999), variante du F-15E en service dans l’US Air Force. Ils sont désormais modernisés au standard “SA”.
- 84 Boeing F-15SA (livrés entre 2013 et 2020).
- 72 Eurofighter Typhoon (livrés entre 2009 et 2017).
- 81 Tornado (livrés à partir de 1986), dont les dernières modernisations remontent à 2018 (Brimstone, Storm Shadow, Liaison 16, etc.).
- 7 Boeing KC-707, 2 Lockheed Martin KC-130 Hercules, ainsi que 6 Airbus A330 MRTT
En janvier 2024, l’Allemagne se dit prête à lever son veto sur une nouvelle vente de Typhoon à l’Arabie saoudite. En vigueur depuis 2018 par décision de la chancelière Angela Merkel, Berlin s’opposait à cette vente en raison du rôle tenu par l’Arabie Saoudite dans la guerre au Yémen et de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi par les services saoudiens. A cette décision, s’ajoute le refus de Tokyo de permettre à Riyad de participer au programme Global Combat Air programme (GCAP), mené en coopération avec Londres et Rome. Probablement pour toutes ces raisons, l’Arabie Saoudite se tourne finalement vers Dassault Aviation pour l’acquisition de 54 Rafale.
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MAROC : remplacer ses Mirage F1 par des Rafale
Alors qu’en 2007 le Maroc opte finalement pour le F-16C/D, entre autre face au Rafale, c’est désormais le remplacement des Mirage F1 qui préoccupe Rabat.
Datant des années 80, les Mirage F1 CH/EH marocains font l’objet d’une importante modernisation en 2006. Sagem et Thales assurent le retrofit de 27 appareils. L’avionique se compose de 2 calculateurs Dynamic, d’une centrale inertielle gyrolaser GPS Sigma 95, ainsi que du radar RDY-3. D’un point de vue armement, le Mirage F1 peut désormais accueillir 2 kits AASM de 250 kg, ainsi que des missiles air-air Mica. L’autoprotection quant à elle s’enrichie d’un nouveau récepteur d’alerte radar (RWR), ainsi que d’un nouveau brouilleur PAJ-FA (Podded Airborne Jammer for Fighter Aircraft). Il embarque aussi des équipements de communication-navigation rénovés, ainsi qu’un interrogateur IFF. Enfin, la planche de bord accueille 2 écrans multifonctions couleurs.
Le saviez-vous ? Lancé au début des années 2000, sous l’appellation RC400 (radar compact de 400W), le RDY-3 est l’héritier de la lignée RDY (Mirage 2000-5) et RDY-2 (Mirage 2000-9 et Mirage 2000-5 grecs). Pesant moins de 120 kg, le radar est équipé d’un émetteur de 400W en bande X et affiche une portée en air-air de l’ordre de la centaine de kilomètres, avec toutes les fonctionnalités d’un radar à balayage mécanique : capacité “look down/shoot down”, gestion automatisée de la forme d’onde et des fréquences de répétition d’impulsions et interrogation IFF. Pour l’air-sol, le RDY-3 dispose d’un mode d’ouverture synthétique (SAR) à haute résolution avec détection et poursuite de cibles mobiles, mais aussi de capacités air-mer.
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