Hervé Dermoune raconte : une journée à bord du porte avions Charles de Gaulle en juillet 2012 …

Photos et texte © Hervé Dermoune.

“Cela se passe lors d’une journée des familles au large de Toulon. On était divisé en plusieurs groupes et chaque groupe assistait un à un aux manœuvres de catapultages, démos et appontages sur le pont d’envol. En attendant le reste des familles était à l’intérieur du porte avions.

Mon père, le Major commis Hervé Dermoune (et oui même prénom) était sur le PA de 2010 à 2014, il a fini comme il a commencé c’est à dire embarqué et a pris sa retraite après 41 ans de Marine. J’ai ainsi pu faire les journées des familles de 2010 et 2012.

Voir tout cela en vrai, pour un “civil”, c’est vraiment impressionnant. On nous obligeait à porter des boules quies sur le pont. On était sûrement à environ 20 m de l’action ! C’était tout simplement inoubliable !

Aux catapultages, j’avais les boules quies mais je les avais retirées pour les démonstrations en vol. Les appontages sont très vite arrivés, les boules au fond de la poche car je n’ai pas pu les remettre à temps. Les Super Étendard approchent, ça fait du bruit mais ça va, arrive un Rafale, je serre les dents mais en fait ça va.

Séquence catapultage …

La catapulte propulse le Rafale de 0 à 250 km/h en 75 mètre à peine sur le Charles de Gaulle. Les porte-avions de l’US Navy étant de plus grande taille, la course est de 90 mètres dans ce cas.
Cette seconde photo permet d’observer la restitution d’énergie que le train avant dit “sauteur” provoque sur le Rafale. En agissant comme un ressort, il permet à l’appareil d’acquérir une incidence plus grande en sortie de catapulte.

Un second Rafale se présente. Il rate les brins d’arrêt (je ne sais pas si c’est voulu), fait une chandelle plein pot en vertical ! Je n’ai pas de photos, j’étais à moitié accroupi dans le groupe pour me protéger les oreilles mais c’était beau ! Bon, le Hawkeye, ça va niveau bruit.

… et appontage !

L’appontage se fait sur une distance de 90 mètres. Le Rafale accroche le brin à environ 220 km/h.
Pilote aux ordres du “chien jaune”, Rafale sur pont d’envol.

Ce sont deux journées parmi les plus belles de ma vie (de 25 ans) et je sais qu’il y a de fortes chances que je ne revive plus ces moments-là. Et puis, si l’occasion se représente, je ne sais pas si je le referais. J’avais le meilleur guide qu’on pouvait avoir, mais il nous a quitté il y a un peu plus d’un an et demi maintenant.

J’ai revisité une 3e fois le Charles de Gaulle cet été à quai, un major nous faisait visiter, mais ce n’était plus pareil.

Le plus impressionnant, je pense que ça reste les catapultages. Surtout quand on découvre la coordination des membres d’équipage qui passent sous et aux abords des avions, tout par geste dans un vacarme immense.”. 

Hervé Dermoune (Sept. 2018)

 

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