Du 07 au 11 avril 2014, l’Escadron de Chasse 2/33 Savoie organisait l’exercice Recce Meet de reconnaissance tactique.

Pour cette seconde édition, six escadrons de l’Armée de l’Air, et deux flottilles de la Marine Nationale participaient à l’événement.

Une coopération entre Rafale, EF-18M et RF-4E

L’occasion d’inviter également deux pays étrangers. Ainsi, les Espagnols de l’Ala 12 avec leurs EF-18M Hornet, et les Grecs sur RF4-E Phantom du 348 MTA “Eyes” ont également mis en œuvre leur savoir faire.

(NDLR : les RF-4E grecs ont finalement été retirés du service en mai 2017 – Source)

Les RF-4E peuvent emporter 4 types d’optiques dans le nez de l’appareil. Le Lorops KS-127A peut prendre des images jusqu’à 35000 pieds. L’AAD-5 est un système infrarouge opérant de jour comme de nuit © Pierre Gabriele
348 MTA – Hellenic Air Force
Le EF-18M porte la dénomination de “C.15” au sein de l’Ejercito del Aire et peut emporter une nacelle Rafael RecceLite pour les missions de reconnaissance. Ici, un appareil de l’ALA-12 basé à Torrejon © Philippe AMIEL
ALA 12 – Ejercito del Aire
Les Phantom embarquent leurs équipements photographiques dans le nez de l’appareil, avec des prises de vues possibles en latéral et en arrière © Pierre Gabriele
Les objectifs du Recce Meet

Le Recce Meet 2014 est la seconde édition d’une compétition organisée pour la première fois par l’Escadron 2/33 en 2013. « Au delà de l’aspect compétition, il faut y voir le partage et la transmission des techniques de reconnaissance des escadrons », confiait le lieutenant-colonel Benjamin Vinot-Préfontaine, commandant le 2/33 et directeur de l’exercice en 2013.

En 2013, l’exercice comportait trois phases :

  • La première mission consistait à utiliser de manière optimale les capteurs dont disposaient les avions
  • La seconde était une reconnaissance à vue, le pilote étant alors en situation de regarder dehors, indépendamment de ses capteurs
  • Enfin, la troisième phase se déroulait dans un environnement tactique plus complexe.

Chaque mission exige un travail d’équipe, entre le pilote, l’officier de renseignement et l’interprétateur images.

Un interprète image analyse les photos rapportées par les pilotes © Anthony Jeuland
Préparation de mission par les pilotes du 1/91 “Gascogne” © Anthony Jeuland

Source.

Le couple Rafale / nacelle Reco-NG à l’honneur

Si le Mirage F1-CR met en œuvre des capteurs d’ancienne génération de type caméras Omera 40 et 33, ainsi que le pod Presto, les Rafale du Normandie Niemen exploitent quant à eux la nacelle Reco-NG.

Un mécanicien accompagne un pilote du Normandie Niemen avant de partir en mission. Ce Rafale C emporte un pod de reconnaissance Reco-NG dont on aperçoit la vitre du LOROP © Pierre Gabriele
Le patch du Recce Meet 2014
Le Rafale C “118-GK”au décollage avec son pod de reconnaissance Reco-NG © Pierre Gabriele
Pilotes et mécaniciens s’affèrent pour assurer les missions planifiées lors de l’exercice Recce Meet © Bruno Faure
Malgré une modernisation en 2000, plus de 30 ans séparent le Phantom du Rafale © Pierre Gabriele
Avec deux réservoirs pendulaires largables de 2000 litres, le Rafale dispose d’une autonomie confortable. En interne, les versions monoplaces emportent 5320 litres de carburant en interne © Bruno Faure
Retour de mission pour ce RF-4E Phantom du 348 MTA Hellenic Air Force. On aperçoit un Rafale M en arrière plan. La Marine Nationale est également en capacité de mettre en oeuvre le pod Reco-NG © Sébastien Léonard
Sous le ventre de l’appareil, le pod Reco-NG représente plus d’une tonne de capteurs et transmetteurs d’informations © Sébastien Léonard
Retour de mission pour cette patrouille mixte Rafale C et Mirage 2000D © Pierre Gabriele
Un Rafale C quitte son abri © Bruno Faure
Décollage pleine charge post combustion. On aperçoit le capteur IRLS à l’arrière du pod Reco-NG © Pierre Gabriele
Le 2/33 Savoie s’incline face au 2/30 Normandie Niemen

A l’issue de la compétition, l’Escadron de Chasse 2/30 Normandie Niemen remporte l’exercice. Le 2/33 Savoie se classe second, devant la Flottille 11F et l’escadron 1/7 Provence.

L’exercice Recce Meet 2014 sera le dernier événement opérationnel pour le Mirage F-1, dont la carrière aura duré pas moins de 40 ans. A suivre dans un prochain article …

insigne du 2/33 Savoie
Le Mirage F1-CR est en service dans l’Armée de l’Air depuis 1983 © Philippe AMIEL
Décollage en formation pour ce Mirage F1-CR et ce Mirage F-1B du 2/33 Savoie © Philippe AMIEL
Ce Mirage F1-B déploie son parachute frein au retour d’une mission d’entraînement © Philippe AMIEL

D’autres photos sont disponibles par ici => © Sylvain Gourheu et Paul Schaller.

Un exercice dans la lignée de Royal Flush

Le premier exercice Recce Meet se déroule en 2002. C’est le 1st Squadron “Stingers”, sur F-16, qui l’organise en Belgique. Cependant, les plus anciens se souviendront du “Royal Flush” dont la première édition remonte à 1956.

Souvenirs d’un pilote de F-101 Voodoo, Paul Hodges, en 1960. Ambiance …

“The French team was flying the RF-84 ,we were in the Voodoo, Brits in a little airplane whose name I can’t remember, Italians in the 84. The competition was replete with sometimes scandalous behaviour by teams in an effort to win, and this excluded no one.
For example, one mission flown by a French 84 was at low altitude, got all the targets and made the route in a time that our team captain calculated had to be Mach 1.2, not easily done in an aircraft that was supersonic only going straight down at high altitude … As I remember the French won”. Source.

18 éditions de l’exercice Royal Flush se déroulèrent entre 1956 et 1975. Finalement, il fusionna en 1978 avec le Tactical Weapons Meet pour devenir le Tactical Air Meet.

La 33e Escadre de Reconnaissance

Avant que l’Escadron de Chasse 2/30 Normandie Niemen ne devienne référent sur l’exploitation du pod Reco-NG, la 33e Escadre de Chasse assurait les missions de reconnaissance au sein de l’Armée de l’Air.

La “33” sur Mirage III RD en 1986 à Entzheim, prédécesseur du Mirage F1-CR jusqu’en 1988 © Paul Schaller
1984 à Entzheim, Mirage III R du 1/33 Belfort. L’appareil succède au RF-84F en 1963 © Paul Schaller

26 ans après la dissolution de la 33e Escadre de Reconnaissance sur la base d’Entzheim, l’Armée de l’Air réactive celle-ci en 2019. Désormais, elle porte le nom d’Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque (ESRA) et met en oeuvre des drones MQ-9 Reaper sur la base de Cognac (source).

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