La Suisse doit renouveler sa flotte d’avions de combat.
L’Armée suisse assure la défense du pays et de sa population. Pour pouvoir continuer à assumer cet ordre de la constitution, les forces aériennes sont tenues de moderniser pratiquement tous leurs moyens de protection contre les menaces aériennes. Les avions de combat de type F/A-18 arriveront au terme de leur durée d’utilisation en 2030, tandis qu’aujourd’hui déjà, les F-5 Tiger encore en service ne sont opérationnels pour le service de police aérienne que de jour et par bonne visibilité.
Les essais en vol et au sol auxquels sont soumis les cinq avions de combat candidats (Eurofighter, F/A-18 Super Hornet, Rafale, F-35A et Gripen E) ont lieu d’avril à juin 2019 à Payerne.
En 2011, le Rafale s’impose techniquement.
Rappelons qu’en 2011, la Suisse avait déjà mis en oeuvre une série de tests dans le cadre de ce même renouvellement. Les résultats, même s’ils avaient été favorables au Rafale, avaient abouti à une mise en sommeil du projet en 2014. Ci-dessous une synthèse de cette première évaluation :
8 ans plus tard, F-35A de Lockheed Martin et F-18E/F de Boeing se joignent aux prétendants au renouvellement des F-18C/D. Livrés à 34 exemplaires entre 1996 et 1999, ces appareils imposent aujourd’hui une faible disponibilité afin de prolonger leur durée de vie jusqu’en 2030. Les F-5, quant à eux, furent commandés à une centaine d’exemplaires, entre 1976 et 1981.
Air2030 : avions de combat et système de défense sol-air.
Selon certaines analyses, le besoin porte sur une quarantaine d’avions de combat modernes. Par ailleurs, d’importantes compensations (offsets) sont attendues afin de renforcer la base industrielle suisse (Source Avia News).
Le processus d’acquisition, débuté en 2016, prendra environ 5 ans (Source DefensAero).
Au delà des considérations économiques et politiques, quel serait le meilleur choix pour l’aviation de combat helvétique ? Fabrice Wolf, nous livre ici son analyse sur meta-defense.fr :
- manœuvrabilité (essentiellement en basse altitude),
- rusticité,
- capacité de détection et communication,
- furtivité,
- appui aérien rapproché,
- police du ciel,
- guerre électronique,
- indépendance politique,
- interopérabilité,
- prix (l’heure de vol est à 7000€ pour le Gripen, 10000€ pour le Rafale et le Super Hornet, 13000€ pour le Typhoon et 30000€ pour le F-35).
Si le Rafale avec son standard F4 semble s’imposer une nouvelle fois, le Super Hornet pourrait s’avérer un choix judicieux, d’autant plus par l’expérience acquise par la Suisse sur son prédécesseur. De son côté, le Gripen reste une option cohérente, même s’il s’agit de l’appareil écarté par la votation suisse en mai 2014.
La Suisse devrait faire connaître son choix fin 2020, début 2021 …
SAAB retire le Gripen des évaluations.
Information de dernière minute : le 13 juin, l’office fédérale de l’armement, Armasuisse, recommande à Saab de ne pas présenter aux essais le Gripen E. En effet, le programme d’évaluation prévoit de ne tester que des appareils parfaitement opérationnels. Certains systèmes du Gripen E étant encore au stade des essais, SAAB et Armasuisse décident donc d’écarter le Gripen de cette campagne d’évaluation. 4 candidats restent donc dans la course.
Ci-dessous, l’arrivée des 2 Rafale en Suisse le 16 mai 2019. Tout deux au standard F3-R, ils étaient également équipés de nacelles Sniper et Talios. En outre, les pilotes bénéficiaient de casques Targo II. Plus de détails sur cette campagne d’essais sur DefenseAero.
Photos : Eva Pache / Bill Aviation, SwissSpotter, Patrick Genoud et Bruno Bourcy / Septante-Neuf Production.
2 thoughts to “Air2030, la Suisse évalue le Rafale”
Ce qui est moche sur le Rafale c’est ce tube de ravitaillement non escamotable
J’en conviens, ce n’est pas forcément esthétique … Ceci étant, les avantages sont multiples : plus fiable qu’une perche escamotable (pas de parties mobiles), ne fait pas perdre de place dans le fuselage (d’autant que le Rafale est un petit appareil).
D’un point de vue aérodynamique, c’est assez négligeable car elle est profilée.
Enfin, une perche permet de ravitailler sur tuyau souple (pod), contrairement à certains appareils US qui exigent une perche rigide (unique possibilité sur ravitailleur).
J’ai parlé de fiabilité, mais cela n’empêche pas la casse possible du gland à son extrémité (voir la page des accidents et pertes). C’est assez rare, mais de toute manière, nul système ne garantit 100% d’efficacité.