Des Rafale de l’opération Chammal opèrent depuis la Jordanie contre Daech.
Juin 2017 : en guerre contre Daesh
Le vent balaye de sable chaud la piste de la base aérienne française en Jordanie. A l’abri des bâtiments climatisés, des équipages de Rafale biplaces, composés d’un pilote et d’un navigateur-officier système d’arme (NOSA), prennent leurs consignes auprès du commandant d’escadrille afin de préparer les missions et connaître les « créneaux d’effort sur la zone de combat ». Les équipages prennent connaissance de la configuration de leur appareil. De l’armement emporté dépendra leur capacité à frapper en milieu urbain avec une force modulable pour éviter toute perte civile.
Briefing pour une mission CAS
Après une préparation minutieuse, vient le temps du briefing général avec la succession des interventions de chaque expert, quelques minutes chacun. Le rythme est soutenu, les informations sont denses et nombreuses. De la météorologie au renseignement, en passant par les données propres à la mission, le premier équipage à être engagé ce jour-là reste concentré. Le duo pilote-navigateur contrôle chaque point, se remémore les règles d’engagement et d’emploi fixées par le commandement de l’opération mais aussi la chaîne nationale.
La mission aujourd’hui sera une mission d’appui feu rapproché (CAS pour close air support). L’équipier sera aussi de l’armée de l’air mais volera sur Rafale monoplace. Tous resteront en contact permanent avec le contrôle allié, lequel donnera ou non l’autorisation de tir après avoir reçu l’accord des officiers français insérés au CAOC.
Une fois en vol, l’équipage et leur équipier ne sont pas seuls. En liaison permanente avec le commandement opérationnel, ils opèrent sous un contrôle resserré au profit des AWACS, des ravitailleurs, des drones ou des chasseurs…
Les deux Rafale doivent observer des points particuliers aux environs de la ville de Raqqah. Les trois aviateurs reconnaissent l’itinéraire utilisé par les forces au sol puis sécurisent la progression des véhicules en signalant toute activité suspecte. Ils peuvent frapper le cas échéant grâce aux informations transmises par liaisons de données entre les forces au sol, les drones et les AWACS connectés aux structures de commandement au sol.
Les AWACS et le CAOC n’auront pas besoin de donner un ordre d’engagement aujourd’hui. Le convoi des forces alliées locales atteint sa destination sans encombre. Mission accomplie, retour vers la BAP.
Après l’atterrissage, les aviateurs reviennent à l’escadron, rendent compte au CAOC selon un format préétabli et commencent le débriefing. Ils reviennent sur les moments les moins réussis afin d’améliorer encore leur efficacité au combat, la préservation des vies humaines et la sécurité des vols et des troupes au sol.